Les faits. Une fusillade a éclaté mercredi matin vers 11h30, dans un immeuble abritant les locaux de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, rue Nicolas Appert, dans le 11e arrondissement. Deux hommes cagoulés et vêtus de noir, ont fait irruption dans l'immeuble. Ils ont demandé à la réception s'il s'agissait bien du siège de Charlie Hebdo et ont tué une première personne, un agent de maintenance. Ils se sont ensuite dirigés vers les étages pour y trouver la salle de rédaction où ils ont tué huit journalistes, un policier chargé de la sécurité et un invité. "Nous avons vengé le prophète!" et "Allah akbar", ont-ils crié. Les terroristes sont actuellement en fuite.
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Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière commise en France depuis les vagues d'attentats islamistes à Paris en 1986 (12 morts dans une dizaine d'attentats) et 1995 (huit morts et près de 120 blessés dans le RER B à la station Saint-Michel). "C'est un attentat terroriste, cela ne fait pas de doute", a déclaré François Hollande, qui s'est rendu sur les lieux quelques dizaines de minutes après le drame.
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Le dernier bilan. 12 personnes sont mortes, dont une femme. Une première personne, Frédéric Boisseau, un agent de maintenance qui se trouvait à la réception, a été exécuté. Huit journalistes et un invité, Michel Renaud, tous présents dans la salle de rédaction de Charlie Hebdo ont ensuite été tués. Deux policiers ont également trouvés la mort. L'un d'entre eux, le brigadier Franck Brinsolaro, appartenait depuis plusieurs années au service de protection des personnalités et assurait la protection de Charb. Agé de 48 ans, ce Normand était père de deux enfants, selon Le Démocrate Vernonnais.
L'autre, blessé et gisant à terre, a été exécuté à bout portant par l'un des terroristes lors de sa fuite, selon une vidéo amateur authentifiée par les enquêteurs. Ahmed Merabet, 42 ans, était agent de police au commissariat central du 11e arrondissement de Paris et appartenait à la brigade VTT du quartier. L'homme, qui était représentant du personnel, « laisse derrière lui une compagne », selon le secrétaire départemental du syndicat Unité SGP Police, Rocco Contento.
Le deuxième policier mort était dans une rue voisine et est arrivé en courant sur place #CharlieHebdo#fusillade#Paris#Vigipirate— Raphaël MAILLOCHON (@Raph_journalist) 7 Janvier 2015
Parmi les 12 victimes figurait également un correcteur de l'hebdomadaire, Mustapha Ourrad, selon une information du journaliste Soren Seelow :
Le dessinateur Honoré et le correcteur Moustapha, qui venait d'obtenir la nationalité fr., sont morts selon l'identification d'un survivant— Soren Seelow (@soren_seelow) 7 Janvier 2015
Cabu, Charb, Wolinski... Parmi les victimes journalistes, figurent les cinq dessinateurs : Jean Cabut dit Cabu, Stéphane Charbonnier dit Charb, Bernard Verlhac dit Tignous, Philippe Honoré dit Honoré et Georges Wolinski. L'économiste Bernard Maris, actionnaire de Charlie Hebdo et chroniqueur pour le journal sous le pseudonyme d'Oncle Bernard, est également mort dans l'attentat. La seule femme parmi les victimes, Elsa Cayat, était psychiatre et psychanalyste et signait deux fois par mois une chronique intitulée "Charlie Divan".
Enfin, Michel Renaud, ancien directeur de cabinet du maire de Clermont-Ferrand, et fondateur du festival "Rendez-vous du carnet de voyage", a lui aussi été tué. Il avait été invité à la conférence de rédaction par Cabu.
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En ce qui concerne les 11 blessés, quatre personnes sont toujours entre la vie et la mort.
>> Un numéro vert a été lancé par la police judiciaire de Paris pour recueillir les témoignages des personnes susceptibles d'avoir croisé la route des suspects. Voici le numéro de l'appel à témoins : 08 05 02 17 17