Il voulait attaquer des églises en proche banlieue parisienne. Quatre jours après son interpellation, Sid Ahmed Ghlam était toujours en garde à vue jeudi, hospitalisé à l'Hôtel Dieu à Paris. Ce jeune homme de 23 ans, étudiant en électronique, aurait noué des liens avec les organisations terroristes islamistes. A Saint-Dizier, en Haute-Marne, où est installée sa famille, certains de ses proches ont beaucoup de mal à croire que le jeune homme est responsable de ces projets d'attentat.
"C'est de l'extrémisme, ce n'est pas lui". Le visage voilé et les larmes aux yeux, la sœur de Sid Ahmed Ghlam tient à parler de son frère comme d'un homme pieux mais pas fanatique. L'étudiant donnait des cours gratuitement à la mosquée, raconte la jeune femme. Elle affirme que les policiers n'ont rien trouvé chez elle et ses parents lors des perquisitions réalisées lundi. Ils auraient, selon elle, uniquement saisit leurs ordinateurs et téléphones portables. La sœur du suspect confie que la femme interpellée en burqua, mercredi, à Saint-Dizier, était une amie convertie. Elle avait voulu un temps se marier avec son frère. Lui, ne le souhaitait pas.
La sœur de Sid Ahmed Ghlam est persuadée que son frère a été manipulé. "A mon avis, soit ils l'ont menacé, soit ils l'ont fait entrer dans un jeu. Parce que lui tout seul, jamais il n'aurait fait cela", assure-t-elle au micro d'Europe 1. "Il nous disait que l'Islam, ce n'est pas ça. Que ce n'est pas le sang, ce n'est pas se battre, ce n'est pas tuer les gens. Ça c'est de l'extrémisme, ce n'est pas lui. On n'est pas des terroristes. Mon frère est serviable, gentil et souriant", raconte la sœur émue.
"Il ne disait plus bonjour aux femmes". La sœur de Sid Ahmed Ghlam évoque également un homme qui l'hébergeait depuis samedi et dont elle ignore l'identité. Son cousin aussi s'étonne qu'un étudiant qui vivait modestement ait pu acheter autant d'armes et de matériel que les policiers ont retrouvé chez lui. Mais Mohammed décrit aussi les changements d'attitude de son cousin.
"Personnellement, j'ai observé des changements il y a juste pas longtemps. Il ne parlait pas avec les femmes, il ne leur disait pas bonjour, même aux membres de sa famille", raconte-t-il. "Il venait souvent, il disait seulement bonjour et s'en allait. Comme s'il était isolé, comme s'il avait subi un lavage de cerveau", estime ce cousin.
Dans le quartier populaire du Vert-bois, où réside la famille, les habitants ne parlent que de cette affaire. Certains craignent d'être, encore une fois, stigmatisés, alors que depuis plusieurs années le quartier avait une meilleure image et que les tensions s'étaient apaisées.
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