Dans une vidéo qui a émergé sur le web dimanche, un homme qui semble être Amedy Coulibaly, le preneur d'otages de la porte de Vincennes, apparaît et évoque l'organisation de l'Etat islamique. Les images sont en cours d'authentification.
On ignore pour l'instant quand ces images ont été tournées, ni quand elles ont été montées. Mais un texte de la vidéo parle de l'attaque de Montrouge, dans laquelle une policière a été tuée jeudi, ainsi que de la prise d'otages de la porte de Vincennes, dans laquelle quatre personnes ont été tuées vendredi.
L'homme apparaît dans plusieurs situations, dans une pièce fermée, parfois devant un drapeau du groupe Etat islamique. Il prête allégeance dans un arabe très laborieux à Abou Bakr Al-Baghdadi, le leader de l'organisation terroriste.
Bernard Squarcini décrypte. L'ancien directeur central du renseignement intérieur Bernard Squarcini a décrypté cette vidéo sur Europe 1. "C'est la chose attendue. Il vient d'affranchir et de légitimer son action au nom de Daesh (l'autre nom de l'Etat islamique)", a-t-il commenté. Il s'agit d'une vidéo de revendication "très caractéristique de l'effort de propagande de l'Etat islamique", pour Didier François, journaliste spécialiste des questions de terrorisme à Europe 1, qui ajoute qu'elle est filmée comme une "vidéo d'autopromotion".
Bernard Squarcini : "Amedy Coulibaly vient de...par Europe1fr"On est en total résonance avec les modes de communication des jeunes sur les réseaux sociaux. (L'homme dans la vidéo) martèle en même temps le message très calibré de la propagande de l'Etat islamique, un discours très construit et séquencé", continue le journaliste.
Al-Qaïda au Yémen et l'Etat islamique, une compétition ou un nouveau mode de fonctionnement. Avec ces images, "on sent une volonté forte de l'Etat islamique de récupérer un attentat dont le groupe n'est peut-être pas à l'origine", ajoute Didier François. Pour lui, "cette vidéo pose plus de questions qu'elle n'en résout. Elle est très contradictoire avec les revendications très rapides des deux tireurs, qui se revendiquent d'une autre organisation", Al Qaïda au Yémen. Aujourd'hui, à la lumière de ces revendications, "on peut se demander s'il ne s'agit pas d'une tentative de compétition entre l'Etat islamique d'un côté, et Al-Qaïda de l'autre". Une autre possibilité et qu'il "s'agit au contraire d'un nouveau mode de fonctionnement des jeunes volontaires au djihad, qui auraient une très grande autonomie dans le choix de leurs actions et leurs alliances". Les services français travaillent actuellement là-dessus.