Deux des trois membres de l'entourage du djihadiste Amedy Coulibaly, en garde à vue depuis lundi, ont été écroués samedi après leur mise en examen vendredi, pour "participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de commettre des crimes contre les personnes".
Que sait-on de ces individus ? L'un de ces deux hommes, actuellement écroué dans un dossier de droit commun, est le compagnon d'une gendarme qui avait également été entendue, mais dont la garde à vue avait été levée mercredi. Selon le parquet, Amar R. a été en contact à de très nombreuses reprises avec Amedy Coulibaly, échangeant avec lui près de 600 SMS sur quatre mois et le rencontrant à plus de dix reprises, "en particulier les 5 et 6 janvier", à la veille des attentats. Le profil de l'autre homme écroué est moins précis.
Les soutiens de Coulibaly dans le viseur. La piste des soutiens logistiques dont a pu bénéficier Amedy Coulibaly, auteur d'une prise d'otages meurtrière contre un l'épicer Hyper Cacher de Porte de Vincennes, à Paris, a déjà permis aux enquêteurs d'arrêter fin janvier quatre hommes parmi ses connaissances. Ce sont les seules personnes mises en examen jusqu'ici dans l'enquête sur les attentats de janvier, qui ont fait début janvier 17 morts en plus des trois tueurs, Coulibaly et les frères Saïd et Chérif Kouachi.
Les enquêteurs pensent aussi avoir mis au jour des contacts entre Amedy Coulibaly et Chérif Kouachi dans les heures ayant précédé l'attaque contre Charlie Hebdo. Les recherches téléphoniques semblent établir que le premier a rendu visite au second dans la nuit du 6 au 7 janvier à Gennevilliers, ville des Hauts-de-Seine où vivait Kouachi. Le lendemain matin, un peu plus d'une heure avant que Chérif et Saïd Kouachi ne tuent 12 personnes lors de l'attaque contre le siège de l'hebdomadaire satirique, un SMS a été envoyé depuis un portable dans la zone du domicile de Gennevilliers vers une des treize lignes de Coulibaly, selon une source proche du dossier.
En tout, 6 hommes désormais en prison. Six hommes, connaissant tous Coulibaly, sont donc désormais en prison en France dans cette affaire, mis en examen pour "association de malfaiteurs terroriste en vue de commettre des crimes contre les personnes". Aucun n'est à ce stade mis en examen pour une complicité directe dans les tueries commises par les frères Chérif et Saïd Kouachi et Amédy Coulibaly.
Depuis le début de l'enquête, les investigations se sont concentrées en partie sur l'entourage des tueurs, à travers notamment les témoignages de leurs proches, les traces ADN retrouvées et les contacts téléphoniques entre eux. "De fait l'aspect coordonné et planifié de toutes les attaques apparaît chaque jour plus évident", a réagi Me Patrick Klugman, avocat de familles de victimes de l'Hyper Cacher.
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