Au chômage, il tente de tuer sa femme

Un homme d'une cinquantaine d'années est jugé au palais de justice de Versailles, dans les Yvelines, pour la tentative de meurtre sur sa femme. Il lui avait caché qu'il était sans emploi, alors qu'il était ruiné. © MAXPPP
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avec Guillaume Biet , modifié à

Un homme est jugé pour avoir voulu éliminer son épouse à qui il avait caché qu’il était chômeur.

Il sera fixé sur son sort mardi prochain. Philippe, un ancien employé de banque âgé d’une cinquantaine d’années, est actuellement jugé devant le tribunal de Versailles. Cet homme, habitant du Chesnay, dans les Yvelines, a caché à son épouse qu’il était sans emploi et a tenté l’assassiner, en janvier 2009.

A l’origine : une erreur boursière

Tout débute en 2007, lorsque l’homme perd 200.000 euros à la bourse. Jusque-là, cet ancien employé de banque au chômage faisait vivre confortablement sa famille grâce aux rentes d'un bel héritage. Sa femme lui somme alors de retrouver un emploi.

Philippe décide alors de faire croire à son épouse qu’il a retrouvé du travail. Le père de famille part chaque matin au bureau, alors qu'en réalité il passe ses journées à la bibliothèque. Pendant plusieurs mois, il emprunte à tout va et détourne même l'argent du club de football dont il est le trésorier, à Montigny-le-Bretonneux, dans les Yvelines. Mais, en janvier 2009, Philippe se rend à l’évidence : cela devient trop compliqué de dissimuler ses mensonges plus longtemps. Son épouse est alors sur le point de découvrir ses frasques.

Il tente d’assassiner sa famille

Philippe tente alors de supprimer sa famille. Il s’en prend d'abord à son fils, en lui brisant une batte de cricket sur le dos, avant de se confondre en excuses. Et le soir-même, il tente d’étrangler sa femme avec du fil électrique. En vain. Cette dernière réussit à raisonner son mari, à s’enfuir et ensuite à prévenir la police.

Une vie qui n’est pas sans rappeler celle de Jean-Claude Romand, qui a inspiré le roman d'Emmanuel Carrère, L'Adversaire. Jean-Claude Romand a fait croire à sa famille qu’il était médecin et ce, pendant 18 ans, alors qu’il était sans emploi et qu’il passait ses journées à errer dans les rues ou à ne rien faire. De peur que sa famille découvre ses mensonges, il a alors pris la décision, en 1993, de tuer ses parents, sa femme et ses enfants. Il a été condamné en 1996 à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans.

Quatre ans de prison requis

Philippe, quant à lui, a comparu devant le tribunal de Versailles mardi. Le procureur a réclamé à son encontre quatre ans de prison, dont deux avec sursis. Le jugement a été mis en délibéré, à mardi prochain.