Accusés de corruption, trois policiers marseillais ont été révoqués par un conseil de discipline mercredi.
L'INFO. Les sanctions contre les six "ripoux" présumés de l'ex-Brigade anticriminalité Nord de Marseille sont tombées… et elles sont sévères : trois révocations ont été prononcées par le conseil de discipline quii a aussi décidé des suspensions fermes et une rétrogradation.
Trois policiers sur six révoqués. Le conseil de discipline réuni mardi et mercredi à Marseille pour décider du sort des six fonctionnaires de police, âgés de 34 et 52 ans, a prononcé la révocation de trois d'entre eux. Des suspensions de deux ans ont été prononcées pour deux autres policiers, respectivement assorties d'un sursis de 12 et de 15 mois. Le dernier "ripoux" présumé s'est vu rétrograder du rang de brigadier à celui de gardien de la paix.
Ces sanctions sont-elles définitives ? Les décisions du conseil de discipline doivent encore être confirmées par la Direction des ressources et compétences de la police nationale (DRCPN). Les policiers pourront ensuite exercer un recours. Ces mesures ont été prises en l'absence des deux syndicats, qui ont boycotté la séance faute d'avoir obtenu le report des travaux. Selon les syndicats, les révocations, n'"auront des effets définitifs" que si le ministre de l'Intérieur Manuel Valls décide de les suivre.
Qu'est-il reproché aux six policiers ? Mis en examen en octobre 2012 pour vol et extorsion en bande organisée aux dépens de dealers et écroués pendant deux mois et demi, les six policiers sont notamment accusés de s'être fait remettre des produits stupéfiants ou de l'argent par des trafiquants de drogue ou des vendeurs de cigarettes à la sauvette. Tous avaient tous été autorisés par la justice à reprendre leur travail, depuis fin mars-début avril, en uniforme et en dehors des Bouches-du-Rhône. Aucune preuve d'enrichissement personnel ou de système organisé n'a pu être apportée à ce stade.
Qu'est devenue la Bac Nord ? La Bac Nord de Marseille avait été dissoute en 2012 par le gouvernement à la suite de l'affaire. Lorsque celle-ci a éclaté, le procureur de la République de Marseille de l'époque avait évoqué "une gangrène" dans la police marseillaise. En octobre 2012, Manuel Valls avait annoncé la fusion des trois brigades anticriminalité du nord, du sud et du centre de la ville en une unité mutualisée.