LES AVEUX. La femme chez laquelle deux bébés ont été découverts congelés, dimanche dans l'Ain, a avoué avoir tué ces deux petits garçons, nés vivants selon ses dires, en les noyant. C'est qu'a détaillé mardi le procureur de Bourg-en-Bresse. Le magistrat a cependant nuancé ces aveux en rappelant que "l'infanticide est une chose très complexe". "Il se peut que la mise en cause ne fasse pas un récit exact", a-t-il mis en garde, qualifiant néanmoins ces aveux de "déclarations circonstanciées" auxquelles on peut "porter un certain crédit". "Le premier décès se situerait à l'automne 2011 et le second à l'automne 2012", a précisé le procureur. Les autopsies des deux corps devront permettre de déterminer avec certitude s'ils étaient bien nés vivants et s'ils sont bien morts par noyade. Jusqu'alors, l'âge des corps découverts dimanche était inconnu, leur aspect ne permettant pas de dire s'il s'agissait de fœtus non viables ou de nouveau-nés.
La récidive retenue par le parquet. La jeune femme, serveuse de 32 ans et déjà mère d'un enfant d'une douzaine d'années, a assuré aux enquêteurs qu'"elle aimait ses deux enfants, mais on ne sait rien sur ses motifs", a ajouté le procureur, perplexe face à cette "récidive de crime à crime", exceptionnelle selon lui. Lors de son audition, elle est apparue comme une "femme très abattue, qui parlait beaucoup", a précisé le magistrat, qui a mis en garde l'administration pénitentiaire contre un risque de suicide.
La mère a été déférée mardi vers 13h30 et présentée à un juge d'instruction pour des faits de meurtres avec circonstances aggravantes. Conformément aux réquisitions du parquet, la jeune femme a été écrouée mardi à Lyon. Mardi matin, le parquet avait retenu contre elle les circonstances de meurtre sur mineur de 15 ans, meurtre sur personne particulièrement vulnérable et surtout de récidive.
En liberté conditionnelle depuis fin 2010. La mère avait en effet été condamnée à quinze ans de prison en avril 2005 aux assises de l'Ain, pour l'assassinat d'un autre nouveau-nés. Le 28 mars 2002, la jeune femme avait accouché clandestinement. Elle avait alors demandé à sa mère de placer le corps dans un sac, abandonné dans une maison en ruines.
Cette jeune femme avait ensuite été condamnée à 18 ans de prison. Elle était restée derrière les barreaux de juillet 2002 à décembre 2010, date à laquelle elle avait été libérée sous conditions. "Madame C. a purgé toute sa peine. Elle est restée détenue huit ans, quatre mois et neuf jours. Et la cour d'assises disait dans son jugement qu'elle pouvait avoir un aménagement de peine après sept ans et six mois", a précisé le procureur. Elle serait retombée enceinte dès le début 2011, selon ses premières déclarations. Elle risque désormais la perpétuité.