L’INFO. Leur enfant a été découvert par un garagiste, dans le coffre de leur voiture en réparation. Les parents d'un bébé d'un an, retrouvé déshydraté vendredi dans en Dordogne, ont été mis en examen dimanche pour violence habituelle sur mineur et privation de soins. L'enfant est hors de danger mais présentant des "retards importants" physiques et psychomoteurs, a indiqué le parquet. La femme de 45 ans et son compagnon de 40 ans ont été laissés en liberté sous strict contrôle judiciaire. Ils étaient en garde à vue depuis vendredi, après la découverte du bébé. Il s'agit d'un cas de dissimulation étalé sur au moins 15 mois, l'âge de l'enfant, et qui "défie l'imagination", a commenté le procureur de Brive Jean-Pierre Laffitte.
Retrouvée nue et déshydratée. La petite fille d'un an a été retrouvée, nue, déshydratée, sale, l'air fiévreux mais sans trace de violences, dans un couffin dans le coffre d'une voiture que la mère avait amenée pour une réparation chez dans un garage de Terrasson, en Dordogne. Le garagiste, alerté par des "bruits bizarres, comme de petits gémissements" venant du coffre, l'avait ouvert et avait prévenu les gendarmes. La mère, présente, ne semblait "pas avoir conscience de la gravité de ce qu'elle avait fait", a déclaré le garagiste Guillaume Iguacel. Le père d'une quarantaine d'années avait été interpellé, fortement alcoolisé, vendredi soir à son domicile de Brignac-la-Plaine en Corrèze, à la frontière avec la Dordogne, et placé en garde à vue à son tour, quelques heures après la mère, a indiqué le parquet de Brive.
Des tests ADN de filiation. Hospitalisée à Brive, la petite fille ne présentait samedi "pas de risque sanitaire, même si elle souffre manifestement d'un certain nombre de carences" de soins, a souligné le parquet. La mère, âgée de 45 ans, a été placée en garde à vue dès vendredi et entendue par les gendarmes. Les auditions du père, placé la nuit en dégrisement, n'ont pu commencer que samedi après-midi à Brive. Des gendarmes ont enquêté samedi au domicile du couple. Des tests ADN ont également été diligentés pour s'assurer de la filiation, dont les résultats étaient attendus dans la soirée. Les gardes à vue des parents ont été prolongées de 24 heures samedi.
Une naissance cachée, non déclarée. Une information judiciaire devait être ouverte dimanche pour violence habituelle sur mineur de 15 ans, auquel pourrait s'adjoindre la privation de soins par ascendant, selon la même source. Les parents devaient alors être déférés devant un juge d'instruction. Le couple encourt une peine de prison maximale de 10 ans. La mère a indiqué qu'elle cachait le bébé au père depuis la naissance. Cette naissance n’a d’ailleurs pas été déclarée à l'état-civil, a précisé le parquet.
Trois autres enfants âgés de 4 à 10 ans, qui vivaient avec le couple, ont été confiés aux services d'aide sociale du département de la Corrèze aux fins de placement provisoire, sur ordonnance du parquet. Un juge des enfants, saisi dans les jours prochains, devra prendre une décision sur l'avenir des quatre enfants, et évaluer si les aînés pourraient être rendus aux parents. Le bébé nécessitera "une prise en charge extrêmement lourde sur le plan éducatif pour compenser ses carences", selon le parquet.