L’enfant âgée de 21 mois a disparu dans les eaux sombres de la Garonne. La fillette se trouvait vendredi soir avec son père sur le pont de Pierre, le pont napoléonien qui traverse Bordeaux, avant de tomber du parapet. Quelques minutes après le drame, le père de l’enfant, en état de choc, a d’abord été pris en charge par les secours et un médecin. Il a ensuite été conduit en garde à vue par les policiers. Garde à vue qui a été prolongée de 24 heures samedi soir pour éclaircir les circonstances du drame.
Les recherches restent vaines. Vers 20 heures vendredi soir, cet homme d’une trentaine d’années est en panique sur le pont de Pierre, un ouvrage reliant la rive droit et gauche de Bordeaux, en plein centre-ville. "Ma gamine ! Ma gamine", aurait-il crié à des passants. Rapidement, des moyens sont déployés sur place pour des recherches terrestres et fluviales. Deux embarcations, dont une équipée d'une caméra thermique, ont sondé le fleuve. Des battues terrestres ont été menées sur les deux rives, en aval du pont, en vain. Compte tenu du courant, le corps de la fillette a pu être emporté très loin de son point de chute.
Le père évoque une chute accidentelle. Sur le pont, restent une poussette vide et des questions. Pourquoi cette enfant s’est-elle retrouvée sur le parapet ? Comment a-t-elle chuté ? D'après les déclarations du père, la fillette marchait sur le parapet du Pont de pierre lorsqu'elle aurait voulu donner un coup de pied qui l'aurait fait basculer dans le fleuve.
Soucieux de "vérifier la pertinence du scénario" avancé par le père de famille, alors que la scène se serait déroulée sans témoins, les enquêteurs ont décidé, samedi, de prolonger de 24 heures sa garde à vue du chef d'homicide volontaire sur mineur de moins de 15 ans, selon le Parquet. Il s'agit aussi pour les enquêteurs d'approfondir un éventuel "impact de la séparation du couple" sur les faits, a-t-on précisé de même source. En fin d'après-midi samedi, le jeune homme restait sur une version de chute accidentelle, a précisé le Parquet. Selon les premiers éléments de l'enquête, les parents, séparés il y a quelques mois, étaient en conflit. Une procédure judiciaire était notamment en cours concernant la garde de l'enfant. La mère de famille a également été entendue par les enquêteurs.
Un récent précédent à Bordeaux. Cette disparition intervient une dizaine de jours après celle d'un nourrisson de 4 mois, également dans la Garonne, à Bordeaux, probablement jeté par son père. Ce dernier a depuis été mis en examen et placé en détention provisoire. Le corps de l'enfant reste quant à lui toujours introuvable.