Bébé retrouvé mort : la mère s'explique

© MAX PPP
  • Copié
C.B avec AFP , modifié à
Elle a été placée en garde à vue après la découverte du corps dans un immeuble. Le bébé serait le fruit d'un viol.

La mère infanticide aurait été victime d'un viol. Après la découverte dimanche soir du corps d'un bébé dans un immeuble de Marseille, une mère de famille a reconnu avoir étranglé l'enfant, après l'avoir mis au monde. Le bébé serait le fruit d'un viol selon le témoignage de cette mère de famille placée en garde à vue lundi soir.

"Le 15 août, elle accouche vers 5h30 dans les toilettes. Elle étrangle le bébé et coupe avec ses mains le cordon ombilical, puis va dans la salle de bains mitoyenne et jette le nouveau-né dans une gaine technique à partir d'un fenestron", a détaillé le procureur Jacques Dallest lors d'un point presse.

L'odeur alerte les voisins

C'est l'odeur qui a alerté les habitants de l'immeuble. Ces derniers ont alors prévenu dimanche soir les marins-pompiers qui ont fait la macabre découverte. Le corps du nourrisson a été retrouvé dans une "gaine technique qui dessert l'ensemble de cet immeuble de quatre étages", a précisé Jacques Dallest.

Lundi, la mère s'est présentée avec son mari aux services de police. Très vite, elle explique aux enquêteurs de la brigade des mineurs de la Sûreté départementale qu'"elle aurait été violée lors d'une période d'errance qui remonte à la fin de l'année dernière, au cours de laquelle elle avait quitté le domicile conjugal".

Elle affirme avoir été abordée par deux individus, sans donner de détails sur les circonstances. De ce viol, pour lequel elle n'a pas déposé plainte, "un enfant aurait été conçu dont elle aurait refusé la venue au monde au point de cacher son état de grossesse à son mari en mettant en avant des problèmes physiques, intestinaux, pour expliquer son ventre gonflé".

Le mari conscient de la grossesse

Également placé en garde à vue, son conjoint, un Algérien de 36 ans, boulanger de profession, était au travail au moment du drame. "Il se doutait que sa femme, de corpulence normale, était enceinte mais sans vraiment l'admettre", a relevé Jacques Dallest, précisant que le voisinage s'était rendu compte de sa grossesse.

"On a un peu de mal à comprendre pourquoi elle en est réduite à cette extrémité alors qu'elle vit dans des conditions très correctes. C'est un appartement bien entretenu, un couple sans grandes ressources mais pas désocialisé", a souligné le procureur. Les deux enfants du foyer, une fille de 12 ans issue d'une précédente union de la mère et un autre de 5 ans, étaient bien traités, a-t-il ajouté.

La mère sera déférée mercredi matin devant un juge d'instruction pour "homicide volontaire sur mineur de moins de 15 ans". Son mari devrait, quant, à lui être remis en liberté, ce qui n'exclut pas des poursuites ultérieures pour "non-assistance à personne en danger, non-dénonciation de crime ou complicité d'homicide".