Albertville s'est réveillé vendredi matin avec la gueule de bois. Nombreux sont les habitants de cette ville savoyarde venus se recueillir devant le rideau de fer baissé de la bijouterie, théâtre la veille d'un braquage qui a mal tourné.
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Abattu sans avoir opposé de résistance. 19h jeudi. Un bijoutier de 54 ans ne va pas tarder à fermer sa boutique, quand surgissent trois braqueurs cagoulés. Entouré de ses deux vendeuses, le commerçant "n'a a priori pas opposé de résistance", selon Jean-Pierre Valens, le procureur de la République. "Dans la panique, l'un [des malfaiteurs], armé d'un fusil au canon scié" tire en sa direction. Pendant que Philippe Collier gît au sol, les malfaiteurs s'emparent d'un butin au montant inconnu et fuient en voiture à bord de laquelle les attendait une quatrième personne. La carcasse de la voiture entièrement calcinée est retrouvée quelques kilomètres plus loin.
Des secours rapides. Marie-Christine a assisté au braquage depuis la pharmacie d'en face. "Quand ils sont partis, j'ai essayé d'aller lui porter secours. J'ai vu qu'il était allongé par terre dans une mare de sang. Il avait un trou sur le côté. J'ai demandé un chiffon et je lui ai fait un point de compression jusqu'à l'arrivée des pompiers", témoigne-t-elle au micro d'Europe 1. "Ils m'ont dit que je lui avais sauvé la vie, mais non, je n'ai rien sauvé", se désole-t-elle.
Le bijoutier meurt dans la nuit. Conduit aux urgences, le bijoutier meurt peu après minuit. "Catherine (sa femme) nous a appelés à deux heures du matin pour nous dire que c'était terminé", se souvient Marianne, amie du couple qui a accompagné le bijoutier aux urgences, au micro d'Europe 1. "Nous sommes plein de tristesse, car on n'arrive pas à se dire qu'on ne le verra plus, qu'on ne l'entendra plus. On ne rira plus avec lui", ajoute-t-elle d'une voix tremblante. Les deux familles étaient ensemble mercredi soir pour "fêter son anniversaire, c'était super". Leurs filles vont au collège ensemble.
Peur, colère et haine. Vendredi, un recueillement a eu lieu devant le rideau de fer baissé de la bijouterie. L'occasion de confier son ressenti. "C'est un commerçant qui ne méritait pas ce qui lui est arrivé", témoigne Yvette au micro d'Europe 1 en déposant des fleurs, avant de confier : "on a peur". Ce n'est pas le seul sentiment qui habite les Albertvillois. "Je ressens de la colère, et de la haine aussi", confie encore Marianne. Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur est arrivé peu avant 18 heures sur place. Il a rapidement rencontré la famille du bijoutier tué.