Des perquisitions ont visé jeudi deux anciens membres de l'équipe de campagne de Nicolas Sarkozy lors de la présidentielle 2012, dans le cadre de l'affaire Bygmalion. Il s'agit de Guillaume Lambert, l'ancien directeur de campagne et désormais préfet de Lozère, ainsi que Philippe Brians, qui était le trésorier.
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Dans cette affaire de fausses factures qui ont permis de dissimuler des dépenses de campagne de Nicolas Sarkozy lors de la présidentielle de 2012, les enquêteurs cherchent à déterminer quelle connaissance les responsables politiques avaient de la fraude.
Domiciles et bureaux perquisitionnés. Le domicile parisien de Guillaume Lambert ainsi que son bureau à la préfecture de Lozère ont fait l'objet de perquisitions jeudi. Mi-juin, Guillaume Lambert avait adressé un courrier au procureur de Paris, chargé de l'affaire. Il y réaffirmait qu'il n'avait pas connaissance d'un système de fausses factures destiné à faire prendre en charge indûment par l'UMP des meetings de la présidentielle.
"Ils font leur enquête, ils font leur boulot". Il en est allé de même jeudi matin au domicile et dans le bureau de Philippe Briand, a déclaré le député-maire de Saint-Cyr-sur-Loire, en Indre-et-Loire. "Ça fait partie de l'enquête, comme d'être entendu en garde à vue", a indiqué Philippe Briand, mis en cause cette affaire. "Ils font leur enquête, ils font leur boulot", a-t-il commenté, en estimant qu'il "n'y a rien à redire, ni sur la procédure, ni sur la méthode". Les perquisitions au domicile et à la mairie de Saint-Cyr ont duré "environ trois heures. Les policiers ont emmené de la documentation que j'avais moi-même préparée pour mon audition", a-t-il indiqué.
L'immunité parlementaire de l'élu a été levée le 21 janvier par le bureau de l'Assemblée nationale. Le député UMP d'Indre-et-Loire, l'un des questeurs de l'Assemblée (en charge des finances du Palais Bourbon), avait lui-même demandé cette levée d'immunité après les requêtes sur son cas et sur celui de l'eurodéputé Jérôme Lavrilleux envoyées début décembre par les juges d'instruction.
Jean-François Copé visé la semaine dernière. La semaine dernière déjà, des perquisitions avaient visé l'ancien patron de l'UMP, Jean-François Copé, notamment ses bureaux à l'Assemblée nationale et à la mairie de Meaux, ainsi que son domicile.
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Ces investigations étaient intervenues au lendemain de la levée de l'immunité parlementaire du député UMP Philippe Briand, l'ancien trésorier de la campagne de M. Sarkozy, par le bureau de l'Assemblée.
Conviction des enquêteurs. Les enquêteurs de l'office anticorruption de la police judiciaire, qui disposent de nombreux éléments comptables et de témoignages, ont la conviction qu'Event et Cie, filiale de Bygmalion, a adressé à l'UMP et "à sa demande" pour 18,5 millions d'euros de fausses factures en 2012, selon une source policière. L'objectif était d'imputer ces factures à l'UMP pour "dissimuler les réelles dépenses" de la campagne et ne pas crever le plafond légal de 22,5 millions d'euros, selon cette source.
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Déjà sept mises en examen. Dans cette enquête ouverte pour abus de confiance et étendue au délit de financement illégal de campagne, sept personnes ont déjà été mises en examen : quatre anciens dirigeants de Bygmalion ou d'Event and Cie et trois anciens cadres de l'UMP, dont son ex-directeur général, Eric Cesari, un proche de Nicolas Sarkozy.