L'INFO. Le patron d'un bar-tabac de Lavaur, dans le Tarn, qui a abattu un cambrioleur de 17 ans en 2009 sera bien jugé aux assises, la justice ayant refusé jeudi de lui accorder le bénéfice de la légitime défense, ont indiqué les avocats. La cour d'appel de Toulouse a confirmé l'ordonnance de mise en accusation devant la cour d'assises, a indiqué Me Simon Cohen, avocat de la famille du jeune, partie civile dans ce dossier.
Poursuivi pour meurtre et tentative de meurtre. Le commerçant est poursuivi pour meurtre et tentative de meurtre. Son avocat avait saisi la chambre de l'instruction, estimant que Luc Fournié avait ouvert le feu en état de légitime défense et qu'il devait bénéficier d'un non-lieu. Me Georges Catala avait obtenu le soutien du parquet général à l'audience devant la chambre de l'instruction le 23 janvier.
Un cambriolage qui dérape dans le sang. Jonathan avait été tué le lundi 14 décembre 2009, aux environs de 2 heures du matin, d'un coup de fusil de chasse tiré par Luc Fournié. Il venait de rentrer par effraction dans le commerce en compagnie d'un complice, mineur comme lui, sur lequel le buraliste avait également ouvert le feu. Le complice avait réussi à prendre la fuite en passant par une fenêtre. L'avocat du cambrioleur tué avait estimé que la légitime défense ne pouvait bénéficier au commerçant, ce dernier ayant pris des mesures d'autodéfense quelques jours avant les faits, dans l'éventualité d'un vol.
Luc Fournié avait en effet constaté que les barreaux d'une fenêtre de son bar-tabac avaient été sciés avec minutie. Il s'en était ouvert aux gendarmes et, par précaution, avait tendu du fil entre des chaises dans le passage allant au bar. Le buraliste d'une cinquantaine d'années, qui vivait dans un logement situé au-dessus de son commerce, en compagnie de sa mère très âgée et de sa soeur, dormait aussi au rez-de-chaussée depuis lors. La nuit du drame, il avait entendu du bruit, s'était emparé de son fusil et, terrorisé selon son avocat, avait ouvert le
"Un cas d'école de légitime défense". Une décison que Les avocats du commerçant, qui n'ont pas l'intention de se pourvoir en cassation, ont déploré la décision de la cour d'appel, jugeant que le dossier était "un cas d'école de légitime défense". L'un des articles qui encadre la légitime défense (122.6) la définit comme le fait d'agir "pour repousser, de nuit, l'entrée par effraction, violence ou ruse dans un lieu habité", a rappelé Me Martine Esparbié-Catala.