L’affaire de proxénétisme autour du Carlton de Lille n’en finit pas de prendre de l’ampleur. Quatre personnes sont déjà mises en examen pour proxénétisme aggravé en bande organisée et trois d’entre elles sont d’ors et déjà écrouées dont le directeur et le propriétaire de l’hôtel. L’avocat Lillois, Emmanuel Riglaire, est lui aussi mis en examen dans cette affaire. Laissé libre sous contrôle judiciaire, la justice reproche à l'avocat un rôle supposé d'intermédiaire entre une prostituée et les trois dirigeants aujourd'hui mis en examen et écroués.
L’implication de la police évoquée
Il semblerait que l’implication d’un policier de haut rang soit de plus en plus probable dans cette affaire. En effet, ce dernier est soupçonné d’avoir, avec ses collègues, profité de prestations sexuelles tarifées toute en fermant les yeux sur le réseau de proxénétisme de l’hôtel de luxe. Ce policier devrait être entendu prochainement par l’IGPN, (Inspection Général de la Police Nationale). Une implication policière telle que la possibilité de traiter ce dossier dans une autre juridiction est avancée.
"Nous entendons que toutes les responsabilités soient déterminés"
Pour, Maître Frank Berton, l’avocat du directeur de l’hôtel actuellement écroué, il apparaît "évident qu'il s'agit d'une pression qui est organisée par ceux qui, à mon avis, dans les jours à venir, auraient (...) à s'expliquer sur leurs liens dans ce dossier. Donc nous entendons que toutes les responsabilités soient déterminés, même s’il doit s’agir de celles de hauts fonctionnaires de police qui d’une façon ou d’une autre ont collaboré à la subsistance, à la réalisation, à l’organisation de ce réseau de proxénétisme".
Mais l’affaire pourrait être élargie à d’autres sphères notamment politiques. En effet, le policier soupçonné aurait été l’organisateur d’une soirée à Paris pour un responsable de premier plan avec là aussi des prostitués employées à Lille par un de ces proches. "S'il devait être avéré que ce sont des policiers qui ont organisé cette soirée et si des policiers ont pris contact" avec l'un des protagonistes de ce dossier, "l'instruction le déterminera et le démontrera, et on posera la question à cet homme politique", a déclaré Maître Berton.
Fermeture administrative
Vendredi en fin de journée trois hôtels lillois ont fait l’objet d’une fermeture administrative de trois mois. Les trois établissements seraient impliqués dans l’affaire de proxénétisme. Cette fermeture administrative devrait prendre effet la semaine prochaine, selon Me Frank Berton, avocat du directeur du Carlton qui est également propriétaire des deux autres établissements, l'Hôtel des Tours et l'Alizé-Opéra. "C'est une vraie catastrophe pour les 110 salariés des trois établissements", a fait savoir Maître Berton qui a indiqué qu’il ferait appel de cette décision.