Il venait juste d'être extradé. Marc Armando, soupçonné d'être le cerveau présumé du "casse du siècle" à la Banque de France, à Toulon en 1992 - près de 150 millions de francs de butin (22 millions d'euros) -, a mis fin à ses jours par pendaison vendredi soir à la prison des Baumettes, a-t-on appris samedi de source proche de l'enquête.
Il venait d'être extradé des Pays-Bas en vertu d'un mandat européen délivré par les magistrats Thierry Azéma et Chistophe Perruaux de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs, chargée des affaires de grand banditisme, ndlr) de Marseille et avait été escorté jusqu'à la prison marseillaise dans la soirée, a précisé la même source. Deux heures après son admission, son corps était retrouvé sans vie. Une enquête a été ouverte par le parquet afin de déterminer les circonstances exactes du décès.
Repéré en 2012
Armando, 56 ans, était considéré comme le cerveau présumé du spectaculaire braquage de la Banque de France à Toulon ayant rapporté plus de 146 millions de francs à ses auteurs, le 16 décembre 1992. Il avait été condamné à 18 ans de réclusion criminelle par les assises du Var pour avoir participé à ce casse, dont seulement 10% du butin avait été retrouvé.
L'homme était suivi par les Stups depuis juin 2012 après avoir été repéré à Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, en train de faire de la plongée sous-marine de nuit. Il préparait en fait la réception, à Rotterdam, d'une torpille cachéée sous un navire et contenant cent kilos de cocaïne. Arrêté mi-avril aux Pays-Bas, et remis jeudi et vendredi aux autorités françaises, il devait être présenté samedi devant les magistrats de la Jirs de Marseille, avec deux autres Français, Samir Laribi et Lofti Bengadim, aux casiers moins chargés, interpellés en même temps que lui.
Les trois hommes ont rejoint à Marseille leur complice présumé, Jean-Michel Dominici, déjà mis en examen et écroué dans le cadre de cette affaire. Ce Corse est le frère d'Ange-Philippe Dominici, cerveau présumé du vol de 668 kilos d'or en Suisse en janvier 2004 dans la société Metalor, ce qui lui avait valu une condamnation à 14 ans de prison.