Un peu plus de 200 tombes du cimetière Saint-Roch à Castres, dans le Tarn, ont été vandalisées et des crucifix arrachés mercredi en début d'après-midi, a-t-on appris auprès du maire de la ville. "Aucune inscription et aucun tag, ni revendication" n'ont été trouvés dans le cimetière, a-t-on par ailleurs indiqué de source policière.
Des croix arrachées, des stèles cassées. "C'est une manifestation de grande ampleur puisque 250 tombes environ ont été touchées", avait indiqué dans un premier temps le maire de Castres, Pascal Bugis (DVD), présent sur les lieux et joint par téléphone. "Mercredi soir", a-t-il par la suite précisé, "nous avons fait le décompte exact, 216 concessions ont été dégradées". Aucun tombeau n'a été ouvert, "seuls les symboles ont été abîmés, des croix arrachées et certaines stèles ont été cassées", a ajouté l'élu.
La procureure adjointe de Castres a cependant fortement nuancé le premier bilan évoquant pour sa part 80 tombes. "80 tombes et non 250 ont été dégradées. Des éléments posés sur des sépultures ont été arrachés, renversés et deux croix ont été descellées. Une statue d'une vierge a aussi été arrachée", a-t-elle indiqué. La procureure adjointe a indiqué n'avoir vu "pour l'instant aucune connotation à caractère religieux ou racial". Dans ce cimetière de 7 hectares abritant 8.000 concessions, un carré juif situé à l'autre bout du site a été épargné.
"Un individu suspect repéré". "Ce saccage est intolérable. Cette atteinte à la mémoire des morts est terrible", a regretté Pascal Bugis, qui était accompagné du préfet du Tarn, Thierry Gentilhomme. Ces dégradations ont été constatées vers 14 heures, lorsque les gardiens ont repris leur poste "après la pause déjeuner", a détaillé le maire. "Personne n'a rien vu des exactions en elles-mêmes mais un individu suspect a été vu par les agents", a expliqué l'édile. "C'est la première fois que l'on connait des exactions de cette importance", a-t-il ajouté.
Un bilan revu à la baisse. La procureure adjointe de Castres, Charlotte Beluet, a plus tard nuancé le bilan en précisant que "80 tombes et non 250 ont été dégradées". "80 tombes et non 250 ont été dégradées. Des éléments posés sur des sépultures ont été arrachés, renversés et deux croix ont été descellées. Une statue d'une vierge a aussi été arrachée", a-t-elle ainsi précisé.
Hollande s'émeut, Cazeneuve sur place. François Hollande a "condamné avec la plus grande fermeté" la dégradation de ces tombes. "Ces actes indignes portent atteinte aux valeurs de notre République", souligne la présidence de la République dans un communiqué, en précisant que le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, se rendrait jeudi sur place. "Tout sera mis en oeuvre pour que leurs auteurs soient rapidement identifiés et punis", poursuit le communiqué. Jeudi matin, le Premier ministre Manuel Valls a, quant à lui, qualifié sur son compte Twitter d'"offense insoutenable" la profanation de ces tombes chrétiennes, adressant "toutes [ses] pensées aux familles".