DSK savait-il que les jeunes femmes présentes lors de ses soirées libertines étaient payées ? Dominique Strauss-Kahn se retrouve lundi, aux côtés de treize autres prévenus, devant le tribunal correctionnel de Lille pour proxénétisme aggravé. L’ancien patron du FMI est accusé d'avoir été au cœur d'un réseau de prostitution mis en place par ses amis du Nord. Des accusations que l'ancien patron du FMI a toujours démenties. Un enjeu de taille, puisque la peine oscille entre 10 ans de prison et une relaxe pure et simple.
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Le nom de DSK lâché dans des conversations téléphoniques. En 2011, sur des renseignements anonymes, la police judiciaire de Lille se penche de près sur les fréquentations de l'hôtel Carlton et de l'hôtel des Tours, deux établissements de luxe. A cette époque, René Kojfer, en charge des relations publiques, est suspecté de faire venir des prostituées pour satisfaire quelques clients. La surveillance mise en place, notamment sur le téléphone portable de René Kojfer, fait sortir peu à peu des noms. Celui de Dominique Strauss-Kahn est lâché au détour d'une conversation sur de folles soirées lilloises et belges.
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Un cercle amical, libertin et parfois franc-maçon. De Kojfer, les enquêteurs remontent un réseau de notables. Ces derniers sont soupçonnés de profiter des filles mises à disposition par le chargé des relations publiques : Emmanuel Riglaire, avocat au barreau de Lille, mais aussi David Roquet et Fabrice Paszkowski, un entrepreneur spécialisé dans le matériel médical. Ces deux derniers font partie d'un cercle amical, libertin, parfois franc-maçon, auquel viennent s'ajouter le policier Jean-Christophe Lagarde, directeur de la sûreté départementale du Nord, et Dominique Strauss-Kahn.
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Une "forme de lobbying" auprès de DSK. "David Roquet paie un système mis en place bien avant lui dans sa boîte", tonne son avocat Me Dupond-Moretti, parlant d'une "forme de lobbying" auprès de DSK. Selon les enquêteurs, Fabrice Paszkowski était le principal contact de ce dernier lorsqu'il vient passer des soirées dans le nord. L'instruction relève en effet des milliers de textos échangés pour se donner rendez-vous. Le Nordiste a rencontré DSK pour la première fois à Béthune, en 2006. Avec Roquet et Lagarde, il participe en outre à trois voyages à Washington pour des soirées débridées.
"Nous faire croire qu'il est naïf". Rapidement, DSK est devenu au fil de l'instruction l'un des personnages centraux de cette affaire de proxénétisme. Et une question se pose : pouvait-il ignorer qu'il avait affaire à des prostituées? Interrogée, l'une d'elles, "Jade", s'est montrée particulièrement sévère. Elle sera sur les bancs de la partie civile. "C'est vraiment nous faire croire qu'il est naïf", a-t-elle notamment lâché, alors que tous les autres protagonistes étaient au courant, selon elle. "Jade" est l'une des deux seules prostituées à s'être portée partie civile dans un premier temps, mais deux autres souhaitent les rejoindre, selon l'association qui les soutient.
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Un libertin oui, mais pas un proxénète. C’est dans sa villa de Marrakech que Dominique Strauss-Kahn a préparé sa ligne de défense, ces derniers jours, avec ses plus proches fidèles. Une ligne de défense n'a pas bougé : DSK était adepte du libertinage, pas de prostituées. De leur côté, les juges lillois ont estimé que DSK ne pouvait ignorer que les filles qu'on lui présentait lors de parties fines étaient des prostituées rémunérées. Ils considèrent également qu'il était le "pivot central" ou encore le "roi de la fête" de ces soirées. Le parquet, lui, avait toutefois requis un non-lieu pour l'ancien ministre socialiste. Et pourrait bien réclamer sa relaxe au procès. Une relaxe qui lui permettrait de reprendre sereinement ses conférences internationales sur l'économie mondiale, voire de préparer un retour sur la scène politique.