L'INFO. Sa garde à vue avait été prolongée. Le bijoutier qui a tué un braqueur jeudi à Sézanne, dans la Marne, a été remis en liberté samedi après sa présentation devant le parquet de Reims. Sa garde à vue a été levée avant l'ouverture prochaine d'une "information judiciaire des chefs de tentative de vol sous la menace d'une arme et d'homicide volontaire", a indiqué le procureur de Reims, précisant : "le parquet présentera des réquisitions afin que le commerçant, qui a reconnu avoir tiré sur son agresseur présumé avec un pistolet automatique lui appartenant, soit placé sous le statut de témoin assisté s'agissant des faits d'homicide volontaire".
Que s'est-il passé ? Jeudi après-midi, le braqueur, visage découvert, est entré la bijouterie avec, à la main, un sac contenant une arme sans munition, de type gomme-cogne. Le joailler, qui se trouvait à l'étage, est descendu, une arme dissimulée dans le dos. Le malfaiteur a alors pointé une arme au niveau de son visage, le poussant au fond du magasin. Le bijoutier a tiré quatre fois, lors d'un corps à corps. Le braqueur a ensuite tenté de prendre la fuite mais il a succombé à ses blessures.
Que dit la loi ?L'article 122-5 du Codé pénal définit ainsi la légitime défense : "n'est pas pénalement responsable la personne qui, devant une atteinte injustifiée envers elle-même ou autrui, accomplit, dans le même temps, un acte commandé par la nécessité de la légitime défense d'elle-même ou d'autrui, sauf s'il y a disproportion entre les moyens de défense employés et la gravité de l'atteinte".
Les conditions sont-elles réunies ? Le juge d'instruction devra déterminer si les conditions sont réunies pour aller dans le sens de la légitime défense. Le bijoutier de Sézanne a riposté immédiatement. Mais il faudra déterminer si le fait d'avoir tiré à quatre reprises sur son agresseur constitue une riposte proportionnée. Quant à l'arme utilisée, elle était en règle. Le bijoutier a tiré avec un "Glock", un pistolet automatique de calibre 9 mm, pour lequel il avait "une autorisation préfectorale".
Le "soulagement" à Sézanne. Dans le village du bijoutier, la nouvelle de sa remise en liberté a été accueillie avec "soulagement", selon le maire de Sézanne, qui a salué une "décision espérée qui devrait permettre d'apaiser les esprits". Vendredi, une marche de soutien au joailler a réuni plus de 200 personnes dans le centre-ville.
Pas la même affaire qu'à Nice. L'affaire rappelle celle du bijoutier de Nice, Stephan Turk, qui avait tué un braqueur qui venait de le dévaliser. Comme pour son confrère niçois, le bijoutier de Sézanne a reçu de nombreux soutiens sur Facebook. Mais l'affaire n'est pas exactement identique : Stephan Turk, mis en examen pour homicide volontaire et assigné à résidence sous bracelet électronique, avait tiré sur le braqueur en fuite depuis le seuil de son commerce.
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