500 grammes de haschich, de l'argent et des bijoux ont été saisis lors des perquisitions.
L'enquête au sein de la brigade anti-criminalité (BAC) du nord de Marseille prend de l'ampleur. Douze fonctionnaires suspectés d'avoir volé ou extorqué de la drogue et de l'argent à des dealers, ont été placés en garde à vue mardi.
Les enquêteurs de l'équipe de jour de la BAC sont suspectés de "vols en bande organisée, extorsion en bande organisée, infractions à la législation sur les stupéfiants". Les deux premiers chefs, de nature criminelle, sont passibles respectivement de 15 et 20 ans de réclusion. Europe1.fr résume les éléments de l'enquête qui accablent les policiers.
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Les policiers ont agi en "bande organisée"
Au terme d'une enquête d'un an diligentée à la demande du directeur du département de la sécurité publique, la police des polices a mis à jour de nombreuses exactions. Ces derniers sont suspectés d'avoir volé, ou de s'être fait remettre, des produits stupéfiants ou de l'argent. Ils auraient également soutiré des cigarettes de contrebande aux vendeurs à la sauvette.
"Un certain nombre d'entre eux, apparemment, se payaient sur la bête ou prélevaient leur dîme en espèces ou en nature à des fins sans doute personnelles, ou peut-être pour accomplir leur travail d'infiltration du milieu délinquant", a affirmé Jacques Dallest, procureur. Les fonctionnaires auraient agi en "bande organisée". Selon le procureur ces pratiques seraient "assez répandues au sein de ce service, et ce depuis assez longtemps".
Des méthodes du grand banditisme
Le témoignage d'un ancien policier, révoqué en mars pour avoir relâché un dealer, vient d'ailleurs confirmer cette information. Interrogé par France 3 Alpes-Provence en septembre dernier, cet ancien policier de la Bac Nord évoquait des vols d'argent, de drogue ou de scooters.
"L'argent coule à flot dans les cités et au lieu de faire notre boulot de flic, on va récupérer des jeunes dans des cités qui ont des sacoches ou de l'argent, puis on passe des petits deals : on les laisse repartir et on garde l'argent pour soi", avait-il confié.
Selon Yves Robert, du syndicat national des officiers de police, les exactions commises par les fonctionnaires de la Bac de Marseille sont bien plus graves. "Ces fonctionnaires de police employaient parfois des méthodes de voyous et de grand banditisme. On parle de personnel de police qui partaient cagoulés dans des cités qu'ils étaient censés contrôler pour lesquels ils se livraient à un véritable racket organisé", détaille-t-il au micro d'Europe 1.
Des bijoux, de l'argent et du haschich découverts
Les premières investigations menées au domicile des suspects et à la brigade de la Bac Nord de Marseille viennent confirmer les accusations. Des équipes cynophiles ont découvert 500 grammes de haschich au total, de l'argent et des objets ayant aussi été saisis dans les locaux de la Bac. RTL évoque même des bijoux et des découvertes dans les locaux de la BAC et au domicile de policiers.
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Selon des informations d'Europe 1, de l'argent liquide dissimulé dans des boites a été retrouvé au domicile de plusieurs brigadiers. Cet argent aurait servi à l'achat de voitures particulières, ou à la construction de piscine.
La garde à vue des suspects, entendus par l'Inspection générale de la police nationale à la caserne de gendarmerie de Marseille, peut durer 96 heures. Les premiers déferrements au parquet devraient intervenir vendredi.