Après le drame, les premières mesures. Jeudi, le gouvernement du Canada et plusieurs compagnies aériennes ont décidé d’imposer la présence permanente de deux personnes dans le cockpit, en réaction au crash manifestement délibéré de l’A320 de Germanwings, dans les Alpes françaises. Ces mesures de sécurité interviennent au lendemain des révélations sur les circonstances de l’accident. Le copilote allemand, Andreas Lubitz, aurait volontairement provoqué le crash de l’avion, en restant seul aux commandes alors que le commandant de bord était sorti du cockpit au moment du drame. La Lufthansa, maison-mère de Germanwings, ainsi que ses consœurs allemandes (AirBerlin, Condor, Tuifly et DHL/European Air) ont décidé de rendre obligatoire la présence de deux personnes dans le cockpit. De notre côté du Rhin, Air France a annoncé qu'elle allait également adopter cette mesure.
EasyJet s’y met. Outre les compagnies allemandes, plusieurs concurrentes ont annoncé dès jeudi soir leur intention de rendre obligatoire la présence de deux personnes dans le cockpit. La plus importante d’entre elles a avoir agi en ce sens est EasyJet. La compagnie low-cost, très présente en France, a décidé d’imposer dès vendredi la présence de deux membres d’équipage dans ses avions. Cette décision d'EasyJet fait suite à des mesures similaires prises par d'autres compagnies aériennes, comme la Canadienne Air Transat, la Norvégienne Norwegian Air Shuttle et l'Islandaise Icelandair.
Le Canada rend la mesure obligatoire. Le Canada a lui décidé de rendre cette présence obligatoire pour toutes les compagnies aériennes du pays. La mesure entre en vigueur "immédiatement", les compagnies "doivent se conformer à cette directive", a annoncé la ministre canadienne des Transports, Lisa Raitt, quelques heures après que les compagnies Air Transat et Air Canada ont décidé d'agir volontairement en ce sens. La nouvelle norme fédérale s'appliquera aux grandes comme aux petites sociétés. L'autorité aérienne autrichienne Austro Control a fait de même vendredi, en imposant la présence de deux membres d'équipage dans les cabines de pilotage tout au long des vols. Une décision à laquelle s'est également ralliée le Portugal dans la foulée.
L'Europe le recommande. La réglementation aérienne en Europe n'impose cependant pas la présence d'un membre de l'équipage lorsque l'un des pilotes quitte le cockpit, mais stipule que ces derniers demeurent à leur poste tout au long du vol sauf cas de force majeure. Concrètement : les pilotes peuvent quitter le cockpit pour aller aux toilettes ou se reposer sur les long-courriers, auquel cas un troisième pilote compose l'équipage. Mais vendredi, l'EASA (agence européenne pour la sécurité aérienne) a recommandé aux compagnies aériennes de s'assurer désormais de la présence de deux personnes dans le cockpit, durant toute la durée du vol et quelles que soient les conditions.
Les Etats-Unis l'oblige. Aux Etats-Unis, la réglementation va plus loin et stipule que deux personnes doivent en permanence être présentes dans le cockpit. Pilote et copilote doivent y demeurer du décollage à l'atterrissage et durant le vol, sauf si l'un d'eux doit en sortir pour réaliser des tâches en liaison avec les opérations de l'appareil (ou) pour des besoins physiologiques. Si un pilote remplaçant est disponible, ce dernier doit alors prendre place dans le cockpit afin de permettre au pilote ou au copilote de se reposer, ce qui est une pratique commune sur les long-courriers intercontinentaux. Et dans le cas contraire, c'est un membre de l'équipage qui prend place dans le cockpit, et la porte de celui-ci doit être verrouillée.
Alain Vidalies dit y réfléchir. De son côté, le secrétaire d'Etat français aux Transports Alain Vidalies a estimé sur RTL que la solution de deux personnes en permanence dans le cockpit était "possible". "Avec un certain nombre de ministres, notamment le ministre allemand ou le ministre espagnol, nous allons demander à la Commissaire européenne aux transports d'organiser un débat avec les compagnies ou un travail très rapide de manière à ce que l'agence de sécurité européenne puisse enregistrer la volonté des Etats d'avancer sur cette question", a-t-il dit.
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