LE FRERE. Zaïd al-Hilli, frère de l'ingénieur britannique tué lors du quadruple meurtre de Chevaline, s'est félicité mercredi de l'arrestation d'un ex-policier d'une petite ville des Alpes françaises. Un temps incriminé, l'homme a cependant réitéré ses critiques contre les enquêteurs français.
"Oui, je suis content". "Oui, je suis content, mais je ne sais rien d'autre que ce qui est écrit dans les journaux", a déclaré l'homme d'affaires de 54 ans interrogé par un journaliste de la chaîne Sky News dans le hall de l'immeuble où il réside, au sud de Londres. Au reporter qui insistait en lui demandant s'il était satisfait du nouveau cours de l'enquête privilégiant une piste locale, il a répondu : "Oui bien sûr, parce que c'est ce qui aurait dû être fait dès le départ". "C'est toujours mieux que rien. On va voir ce qui se passe maintenant, mais il ne faut pas nourrir des espoirs exagérés. Je ne sais rien de l'enquête", a-t-il encore insisté. La police du Surrey, qui a entendu à plusieurs reprises Zaïd al-Hilli en 2013, a elle-même souligné dès mardi que l'arrestation opérée en France était "le fruit d'investigations menées en France, sans lien avec celles menées au Royaume-Uni".
Son contrôle judiciaire levé "faute de preuves suffisantes". Dans un premier temps, la justice avait semblé plutôt privilégier l'hypothèse d'un conflit familial. Seule personne inquiétée dans un premier temps, Zaïd al-Hilli, interpellé le 24 juin 2013 au Royaume-Uni, a été soupçonné de "complot en vue de commettre un meurtre" . Il a reconnu être en conflit avec son frère concernant l'héritage paternel, mais n'a eu de cesse de clamer son innocence, avant et après la levée de son contrôle judiciaire à la mi-janvier dernier, "faute de preuves suffisantes". Zaïd al-Hilli a aussi dénoncé à de nombreuses reprises "les manquements" et "préjugés" de la police et de la justice françaises. Au moment de la levée de son contrôle judiciaire, le mois dernier, le procureur d'Annecy, Eric Maillaud, n'avait pas caché sa frustration et déclaré que Zaïd al-Hilli n'était aucunement "disculpé".
Il y a un an et demi, la tuerie de Chevaline. Le 5 septembre 2012, Saad al-Hilli, 50 ans, ingénieur britannique d'origine irakienne travaillant dans le secteur de l'aéronautique et de la défense au Royaume-Uni, sa femme de 47 ans, et sa belle-mère âgée de 74 ans, de nationalité suédoise, ont été tués de plusieurs balles dans leur voiture, sur une petite route forestière proche de Chevaline. Un cycliste français, Sylvain Mollier, a également été abattu de plusieurs balles. Une des deux filles du couple a été grièvement blessée, tandis que la seconde, cachée sous les robes de sa mère, a échappé aux balles.
LE POINT SUR L’ENQUÊTE - Un homme arrêté, des armes et des interrogations
L’ENQUÊTE - Le portrait-robot du mystérieux motard diffusé
HYPOTHÈSE - Le tueur avait-il un complice ?
TÉMOIGNAGE - Le frère clame son innocence
L’ENQUÊTE - La piste de l'espionnage industriel