Qui a tenté de retirer de l’argent sur un compte bancaire appartenant à Saad Al-Hilli, quelques mois avant la tuerie de Chevaline ? C’est la question que se posent les policiers en charge de l’enquête sur le drame qui a coûté la vie à Saad-Al-Hilli, un ingénieur irako-britannique de 50 ans, à son épouse Iqbal et la mère de cette dernière, Suhaila Al-Allaf ainsi qu’à un cycliste savoyard, Sylvain Mollier, le 5 septembre dernier en Haute-Savoie.
>> A LIRE AUSSI : Le scénario de la tuerie de Chevaline
Une carte bancaire périmée du père décédé
Au cœur de ce nouvelle piste de l’enquête, un compte bancaire ouvert en Suisse en 1984 par le père de Saad Al-Hilli. Présentant un solde de 780.000 livres sterling, soit 970.000 euros, ce compte appartenant à Saad Al-Hilli n’a fait l’objet d’aucune opération depuis 2010. Mais il a été l’objet d’une tentative de retrait frauduleuse il y a quelques mois, comme l’a confirmé Eric Maillaud, le procureur de la République d’Annecy au Journal du Dimanche. Lors de cette tentative de fraude, une personne aurait utilisé une carte bancaire périmée du père Saad Al-Hilli, décédé en août 2011.
Sur son site internet lundi, le journal britannique The Telegraph indique que le frère aîné de Saad Al-Hilli, Zaïd devrait être interrogé prochainement par les enquêteurs sur cette question.
Peu de temps après la tuerie de Chevaline, Zaïd al-Hilli, âgé de 53 ans, avait déjà été entendu par les enquêteurs au sujet d’un éventuel différend avec son frère sur des questions d’héritage. Zaïd Al-Hilli a "nié l’existence" de ce conflit familial.
Pas de liens avec la fortune de Saddam Hussein
Par ailleurs, le lieutenant-colonel Benoît Vinneman, commandant de la Section de recherches basée à Chambéry, a coupé court samedi aux échos selon lesquels le compte suisse appartenant à la famille Al-Hilli aurait été alimenté par des fonds provenant du régime irakien de Saddam Hussein.
"C’est faux. Aucun service secret de quelque pays que ce soit n’a transmis ce genre d’information", a-t-il fait valoir, infirmant des révélations du journal Le Monde. "Aucun élément n’a été transmis par les services secrets allemands au Bureau de lutte antiterroriste de la gendarmerie", a-t-il insisté.