"Oui, j'ai eu peur. J'ai eu peur de mourir, de ne jamais rentrer chez moi". Dans un témoignage diffusé dimanche soir sur M6, la jeune Chloé lève le voile pour la première fois sur sa semaine de captivité entre le Gard et l'Allemagne. Cette interview n'était initialement pas prévue, précise la chaîne, mais l'adolescente de 15 ans, dont les parents avaient demandé de respecter la vie privée, est apparue alors que l'équipe du magazine 66 Minutes interrogeait sa mère.
Le visage flouté, elle a finalement accepté de répondre à quelques questions. La jeune fille de 15 ans a notamment avoué avoir eu "peur de mourir" tout en restant évasive sur d'éventuelles agressions sexuelles de son ravisseur.
"J'étais anéantie"
Tout commence, le 9 novembre, Chloé rentre en scooter à son domicile de Barjac, dans le Gard. "Je me suis garée près du garage et il y a un homme qui est rentré dans la cour. J'essaie de partir en courant, je suis tombée, il m'a menée jusqu'à la voiture", raconte-t-elle.
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Commence pour la jeune fille une longue épreuve. Enfermée pendant des heures dans le coffre du véhicule, elle se retrouve en Italie avant de rejoindre l'Allemagne. Au cours de cette semaine, elle dit n'avoir bu qu'un litre et demi d'eau et avoir peu mangé, ne pas s'être lavée et n'être sortie de la voiture que quand elle et son ravisseur se trouvaient dans des endroits isolés.
"Au début, ça a été difficile", confie-t-elle. "J'ai baissé les bras et je me suis dit, je ne rentrerai jamais chez moi (...) et là, ça a été horrible pendant plus de 24 heures, j'étais anéantie". Et d'expliquer : "Quand on vous enlève de votre famille et de votre vie, on ne peut pas faire autrement qu'avoir peur. C'était l'inconnu pour moi."
L'espoir retrouvé après avoir entendu sa mère
Puis elle entend, le surlendemain de son enlèvement, l'appel de sa mère qui évoque à la radio la "vague humaine mobilisée". "Franchement, ça m'a boostée, je me suis dit : 'faut pas que j'abandonne'". Son ravisseur présumé, Kamel Bousselat, toujours détenu en Allemagne, "ne voulait pas lui faire de mal directement", assure l'adolescente.
Cette dernière reste ainsi évasive sur les soupçons de viols dont elle aurait été victime. "Après, ça ne veut pas dire que je n'ai pas subi d'autres choses mais c'est tout ce que je pourrai dire". Une information judiciaire a en effet ouverte à Nîmes pour enlèvement, séquestration et viol, le suspect ayant déjà été condamné pour agression sexuelle.
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"Je me suis jetée dans les bras d'un gendarme"
Chloé confie également s'être attachée à l'espoir de retrouver ses parents avant les fêtes. "Il disait que je retrouverai ma famille avant les fêtes de Noël", poursuit la jeune fille, qui confirme ne jamais avoir tenté de se sauver. "J'y ai pensé, mais même si j'avais pu partir, qu'est-ce que j'aurais fait dans la forêt toute une nuit ? Je me serais perdue ou il m'aurait retrouvée le lendemain, c'était fini pour moi", dit-elle.
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Son cauchemar prend fin le 16 novembre à Oppenau près d'Offenbourg à l'issue d'une course-poursuite. "Là, j'ai craqué, j'en pouvais plus et quand les gendarmes ont ouvert le coffre, je suis sortie, je me suis jetée dans les bras d'un gendarme, je crois qu'il m'a prise pour une folle", lance-t-elle, assurant avoir "la joie de vivre" depuis son retour dans le Gard.