Toute sa famille repose dans le cimetière juif profané dans la nuit de samedi à dimanche, à Sarre-Union, dans le Bas-Rhin. Pour la troisième fois, le cimetière de cette commune de 3.000 habitants a été profané. Et cette fois, l'ampleur des dégâts est colossale, puisque près de 300 stèles, sur les 400 que compte le cimetière, ont été saccagées. Pour l'heure, toutes les pistes sont envisagées, les enquêteurs sont sur place depuis dimanche après-midi. Jacques Wolff, membre de l'une des deux familles juives de la commune, est abattu par le spectacle d'un champ de ruines.
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"Il ne reste rien". "Mon père, ma mère, mon grand-père, ma grand-mère, toute ma famille, soit une trentaine de tombes, ont été dévastées. Il ne reste rien", déplore-t-il en constatant que la quasi-totalité des tombes de ce cimetière juif ont été profanées.
Écoutez le témoignage de Jacques Wolff :
Jacques Wolff : "toutes les tombes de ma...par Europe1frPour lui, cet acte de vandalisme constitue une deuxième mort des membres de sa famille, dont certains ont perdu la vie dans les camps de concentration durant la Seconde guerre mondiale. "Il vaut mieux tuer des pierres, que tuer des gens. Mais tuer des sépultures, c'est mourir deux fois. Les racines, pour chacun, c'est ce qui nous fait vivre. Savoir où reposent nos parents et nos grands-parents c’est important. Mon grand-père est mort à Auschwitz en 1943, mes deux tantes ont été tuées à Bergen-Belsen. Dans ma famille, on a payé le prix du sang pendant la Seconde guerre mondiale", confie-t-il au micro d’Europe 1.
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"Mettre un nom sur ces personnes". Jacques Wolf attend donc que les suspects soient interpellés et sévèrement punis. "Il faut absolument que l'on retrouve très rapidement ceux qui ont perpétré ces faits. Ce sont des imbéciles, mais le mot imbécile est trop faible, c'est un terme qui sous-entend la facilité. Il faut savoir mettre un nom sur ces personnes, pour que ça soit une peur, mais pas une angoisse", estime-t-il.
Vu l'ampleur des profanations, le maire de Sarre-Union, Marc Séné avance l'hypothèse d'un acte commis par plusieurs personnes. Manuel Valls a, pour sa part, indiqué lundi qu'il n'y avait "pas de piste à ce stade", qualifiant cette profanation d'"acte antisémite", contre lequel il faut "la répression la plus forte qui soit".