Suite à une méprise, un homme a pris la place derrière les barreaux dans une affaire de viols.
C'est une méprise rare. Un homme vient de passer cinq mois en prison à la place d'un autre, avant que la justice ne reconnaisse son erreur. Mohamed Camara, guinéen installé à Nancy, possède en effet les mêmes nom et prénom, année et pays de naissance que le véritable auteur de la série de viols qu'il a remplacé derrière les barreaux, trois mois à la prison de Saint-Gilles de Bruxelles, et deux à la Santé, en France.
Finalement, et contre l'avis du parquet, il a été relâché, alors que les victimes et la famille du condamné certifiaient ne pas le connaître. Cette situation ubuesque a détruit la vie de cet homme innocent qui réclame aujourd'hui une vraie indemnisation pour son préjudice.
Ça a "gâché sa vie"
Le procureur général de la cour d'appel de Paris a admis que l'erreur devait entraîner réparation, bien que la loi ne le prévoit pas. La somme de 12.000 euros lui a été proposée, mais elle est loin de satisfaire son conseil, l'avocat Frédéric Berna.
"Il avait 28 ans, un parcours d'études intéressant, des possibilités s'offraient à lui... enfin il avait une vie assez sympathique", résume au micro d'Europe 1 l'avocat de la victime. "Cet épisode a complètement gâché sa vie, il a été hospitalisé à six reprises en psychiatrie. Je trouve que 12.000 euros pour ça, c'est limite méprisant", ajoute-t-il. Ce dernier réclame 180.000 euros pour ces cinq mois de détention. Le président de la cour d'appel de Paris doit trancher sur ce dossier particulier d'ici la fin de l'année.