Ils étaient contraints de travailler dans des "usines à cannabis". La police a démantelé ces derniers jours une vaste filière de clandestins employant des ressortissants vietnamiens. Ces derniers étaient employés dans des fermes à cannabis, basées dans l’est de la France, pour rembourser leur voyage.
"Au fur et à mesure des investigations, on s'est aperçu qu'une partie des personnes finançaient leur passage, ou finançaient le passage d'un de leurs proches, en allant travailler dans des fermes de cannabis "indoor" dans l'est de la France", a confié à Europe 1, le commissaire Julien Gentile, chef de l’Orcriest, l'office central de la Police judiciaire, qui lutte contre les filières d'immigration clandestine.
Une maison abritait 1.700 pieds de cannabis
Trois logements qui abritaient des plantations modestes, des semis, ont été découvertes. "Mais il y avait aussi une maison relativement grande, du côté de Saverne, dans laquelle était installée une serre "indoor" de cannabis", précisé Julien Gentile.
A l’intérieur de cette maison du Bas-Rhin, 1.700 pieds ont été retrouvés. "Ce type de pied est récolté trois à quatre fois dans l'année. Potentiellement, une ferme de cette nature permettait de dégager un revenu net compris entre 350.000 et 400.000 euros par an", estime le patron de l’Ocriest.
13 personnes interpellées
Les "parrains" et complices présumés de cette filière ont tous été arrêtés, la structure étant organisée autour d'une famille vietnamienne résidant en Alsace. Au total, sur les treize personnes interpellées, une dizaine au moins devraient être présentés à un juge, selon les informations d'Europe 1.
L’an dernier, une filière fonctionnant sur le même modèle avait été démantelée à La Courneuve, en région parisienne. Et ce type de réseaux existent également à l’étranger. Les trafiquants souhaitent ainsi satisfaire une demande d'herbe de cannabis en forte hausse aux dépens de la résine.
"Profitant de l'offre", ils tendent, à grande échelle, de prendre la place des consommateurs cultivant dans leur placard ou leur jardin montant ainsi de "véritables PME", selon la police.