Jean-Claude Marin, le procureur de Paris, a annoncé vendredi sur Europe 1 qu'il ferait appel de la relaxe prononcée la veille pour Dominique de Villepin dans l'affaire Clearstream.
"J'ai requis en conviction"
"Je n’ai pas requis autrement qu’en conviction. La culpabilité de Dominique de Villepin, je l’ai dite à l’audience par conviction. On ne comprendrait pas que je n’interjette pas appel", a-t-il lancé.
Jean-Claude Marin, qui avait requis à l'audience une peine de 18 mois de prison avec sursis et 45.000 euros d'amende à l'encontre de l'ancien Premier ministre, a ensuite expliqué qu'il estimait que toute la lumière n'avait pas été faite sur l'affaire.
"Le tribunal n'a pas tiré toutes les conclusions de ce qu'il a entendu. Tout n'a pas été dit dans cette affaire. Il y a place encore pour faire émerger une part de vérité", a-t-il précisé.
"Ce jugement [me] donne raison"
"Sur de nombreux points, ce jugement [me] donne raison", a-t-il noté avec satisfaction avant d'ajouter : "en revanche, il ne condamne pas Dominique de Villepin, estimant que celui-ci n'a été au courant de la falsification que le 15 octobre, soit après la dernière dénonciation calomnieuse, ce qui peut paraître contraire à ce qu'il y a dans la procédure".
"C'est ma décision"
Cette décision, Jean-Claude Marin en prend l'entière paternité. "Je n'ai pas besoin de recevoir d'instructions de quiconque pour faire appel (...) La décision de faire appel est ma décision", a-t-il assuré repoussant toute influence de l'Elysée.
Un second procès en 2011
"Il faut que la cour d'appel ait tous les éléments (...) Fin 2010 ou début 2011, on pourrait avoir un second procès", a expliqué le magistrat.