L’INFO. L’enquête concernant la saisie record de cocaïne prend de l’ampleur. 17 suspects, dont le directeur adjoint du bureau d'Air France à Caracas, ont été arrêtés au Venezuela après la découverte en France de 1,3 tonne de poudre blanche en provenance du Venezuela, a annoncé mercredi le ministère public.
Cinq suspects, trois Italiens et deux Britanniques, avaient déjà été écroués et mis en examen mardi à Paris. La garde à vue d’une sixième personne avait été levée lundi.
Qui sont les personnes arrêtées ? Huit employés de l'aéroport ainsi que le directeur adjoint du bureau local d'Air France, Juan Chirino Ariza, ont été arrêtés, selon un communiqué du parquet. Ce dernier est un employé vénézuélien de la compagnie aérienne qui touche un salaire local. On ne connaît pas encore son degré de complicité dans cette affaire. Air France a confirmé un peu plus tard qu'il avait été placé en garde à vue. "Il s'agit d'un acte de procédure normale en pareille circonstance qui ne préjuge nullement de sa responsabilité ni d'un quelconque rôle dans cette affaire", a expliqué un porte parole.
Parmi les suspects figurent également huit membres de la Garde nationale bolivarienne, la GNB, une composante de l'armée vénézuélienne chargée de la sécurité intérieure. Le ministre vénézuélien de la Justice Miguel Rodriguez avait indiqué dès dimanche que des membres la GNB avaient été arrêtés dans le cadre de l'enquête. Mardi, le ministère public avait annoncé l'interpellation lundi et mardi de cinq autres éléments de la GNB, d'un membre de la sécurité aéroportuaire et d'un superviseur chargé de surveiller le fret des vols Air France à l'aéroport de Maiquetia, près de Caracas. Une source proche du ministère public a précisé que les sept autres suspects avaient été interpellés mardi soir et mercredi matin sur demande du parquet. Parmi les militaires arrêtés figure le lieutenant-colonel Ernesto Mora Carvajal, "qui le jour des faits assumait la fonction de directeur de sécurité de l'aéroport international de Maiquetia", près de Caracas, a annoncé mercredi le communiqué du ministère public.
Quelle destination pour la drogue ? C’est Manuel Valls lui-même qui avait fait l’annonce de cette prise. Depuis l'Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants, le ministre de l'Intérieur révélait que 1,382 tonne de cocaïne pure avait été saisie le 11 septembre à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. D'après les premiers éléments de l'enquête, la drogue en provenance du Venezuela était destinée à être écoulée en Europe. Il s’agissait de la plus grosse prise de cocaïne jamais réalisée en France métropolitaine dans le cadre d'une procédure judiciaire. Cette quantité représente une valeur à la revente d'environ 50 millions d'euros au prix de gros, ou de 240 à 350 millions d'euros au détail.
La cocaïne se trouvait dans une trentaine de valises aux noms de passagers fantômes, embarquées comme du fret à bord d'un vol Air-France arrivé le 11 septembre de Caracas. Toute la drogue n'avait pas été saisie au sein de l'aéroport francilien. Environ 300 kilos de cocaïne étaient parvenus à quitter l'aéroport. La cocaïne avait été interceptée sur l'autoroute en direction du Luxembourg et devait être livrée en Allemagne ou aux Pays-Bas.