Au lendemain de la collision entre un train et un camion à un passage à niveau qui a fait deux morts et 45 blessés à Saint-Médard-sur-Ile (Ille-et-Vilaine), plusieurs syndicats de la SNCF se tournent vers Réseau ferré de France (RFF). Ils pointent sa gestion des passages à niveau. La CGT dénonce en priorité "l’organisation du système ferroviaire depuis la création de RFF" et la réduction "au maximum des investissements pour rénover le réseau". De leur coté, la Fgaac/CFDT et Sud-Rail critiquent le manque d’investissements de la part de RFF pour sécuriser les passages à niveau. Sud-Rail note ainsi que "l'évolution du rythme de suppressions des passages à niveau marque un recul considérable depuis que RFF en a la charge". "De 1986 à 1997, la SNCF a supprimé en moyenne 359 passages par an, de 1998 à 2009, RFF en a supprimé en moyenne 89 par an, soit quatre fois moins", condamne également le syndicat.
"13 milliard d’euros d’investissements entre 2008 et 2015"
Face à ces critiques, RFF s’est défendu de toute négligence dans l’accident survenu mercredi entre un TER et un camion à un passage à niveau à Saint-Médard-sur-Ile qui a fait deux morts et 45 blessés dont six graves. RFF, à travers un communiqué, a affirmé n’avoir jamais autant investi pour remettre à niveau le réseau ferré français" rappelant qu'"entre 2008 et 2015, 13 milliards d’euros sont ainsi investis".
"25 décès en 2010 à des passages à niveau"
Le gestionnaire du réseau ferré français a également précisé que "99% des accidents sur les passages à niveau sont dus au non-respect du code de la route" indiquant par ailleurs que grâce à ses investissements et des campagnes de prévention "le nombre d’accidents mortels aux passages à niveau s’établit à 25 décès pour 2010". Ce n’est pourtant pas le premier accident qui survient au passage à niveau de Saint-Médard-sur-Ile. En novembre 2007, un accident avait fait 40 blessés. "En 2010, il y avait eu une camionnette percutée par un TER (...). Ces passages à niveau sont dangereux. RFF et l'Etat évidemment, ne mettent pas les moyens pour sécuriser tous les passages à niveau dit dangereux" affirme Pascal Poupart de la CGT/cheminots.
"Le nombre de morts a été divisé par deux en dix ans"
Pourtant, RFF répète que depuis l'accident de 2007, la sécurité avait été renforcée avec la mise en place de feux oranges et de panneaux de signalisation. En 2009, le plan Bussereau avait comptabilisé 360 passages à niveau difficiles sur les 14.000 que compte l'hexagone. Il en reste aujourd'hui 216 qui ne sont pas sécurisés ce qui n’empêchent pas Christophe Piednoel, directeur de la communication de RFF de tirer un bilan positif du plan de sécurisation des passages à niveau :"nous avons divisé par deux le nombre de morts en dix ans. Mais il faut savoir que pour la période avant le création de RFF, avant 1997, on était à environ 60 morts par an. Pour passer de 60 à 25 il faut quand même significativement investir. Les investissements qu'on fait pour l'ensemble du réseau et en particulier sur les passages à niveau c'est une des réussite majeur de RFF actuellement".