Les deux femmes gendarmes ont été abattues froidement alors qu’elles étaient désarmées. Elles ont tenté de se protéger avant de recevoir une balle dans la tête. Le procès d'Abdallah Boumezaar, accusé du meurtre et de l'assassinat des deux militaires en juin 2012, et de sa compagne Inès Farhat, jugée pour complicité, a débuté le 10 février devant la cour d'assises du Var à Draguignan. Une semaine durant laquelle, les familles des deux victimes ont vécu des moments particulièrement éprouvants, malgré l’aide de psychologues et de gendarmes. Mardi, la personnalité des accusés est au cœur des débats. Une nouvelle épreuve difficile pour Claude Bertaut, le père d’Audrey, l’une des gendarmes tuées en 2012.
>> LIRE AUSSI - Le meurtre des gendarmes de Collobrières devant la justice
"Il faut qu'on se ménage". Dans cette épreuve, Claude Bertaut confie qu’il peut compter sur le soutien de ses proches et des autres familles de victimes. "On se sert les coudes, parce que c'est une dure épreuve. Les films on se les est faits, dans notre tête, depuis deux ans et demi. On a tout imaginé. Là, ce n'est pas la peine de se flageller, de s'auto-flageller, d'assister à tout, car il reste encore cinq jours. Il faut qu'on se ménage. On est bien entouré, tout le monde nous aide à subir ce choc", confie le père de la jeune maréchale des logis chef.
"Si on est là, c'est pour notre fille" :
Claude Bertaut : "Si on est là, c'est pour...par Europe1frLes familles ont en effet parfois quitté la salle en pleurs, mais elles sont toujours revenues s’asseoir au premier rang. En cherchant des yeux, le regard de celui qui a tiré à bout portant, dans la tête de leur fille. "Nos yeux ne se sont jamais croisés. Moi, je le regarde, il ne me regarde jamais", raconte le père de famille, des sanglots dans la voix.
>> LIRE AUSSI - Var : un suspect bien connu de la justice
"Ce n'est ni plus ni moins qu'une bête". Concernant son profil du prévenu, Claude Bertaut sait que l'enfance difficile d'Abdallah Boumezaar sera abordée, expliquant en partie son absence d’empathie. "On a cru comprendre que sa mère l'accrochait à un radiateur quand il était enfant. A mon avis, ce n'est ni plus ni moins qu'une bête", estime-t-il.
Aujourd’hui, s’il tient à suivre le procès jusqu’au bout, ce n’est donc pas pour s’infliger les détails sur la personnalité du prévenu, mais bien pour sa fille. "Si on est là, c'est pour notre fille. On a toujours son sourire. Elle avait un sourire permanent. C'était la joie de vivre", conclut-il très ému.
>> LIRE AUSSI - Meurtres de Collobrières : le supplice des parties civiles