Une mère, poursuivie pour avoir caché pendant un an ses enfants à son ex-mari qu'elle accuse d'abus sexuels, a été condamnée mercredi à Castres à un an de prison, dont onze mois avec sursis. Néanmoins, elle ne retournera pas en prison en raison du temps déjà passé en détention provisoire.
Son avocat, Me Marc Geiger, qui avait plaidé la relaxe, a estimé à l'issue de l'audience que sa cliente ne devrait pas faire appel.
Un an de cavale
Sandrine Chastan, une documentaliste de 40 ans, avait fui le domicile familial, à Payrin-Augmontel, dans le Tarn, fin 2009 avec ses deux jumeaux, un garçon et une fille de 8 ans, qu'elle a eu avec son mari, et sa fille aînée, âgée de 15 ans, et née d'une précédente union.
Arrêtée en décembre 2010, elle avait refusé de dévoiler où elle cachait les jumeaux, finalement retrouvés deux mois plus tard chez leur grand-mère et tantes maternelles. Le tribunal les a condamnées respectivement à deux mois et trois mois de prison avec sursis.
Le père dément tout abus
Sandrine Chastan avait expliqué vouloir protéger ses filles de son mari, qu'elle accusait d'abus sexuels à leur encontre. Le fait qu'elle "ait accepté d'être incarcérée plutôt que dire où étaient ses enfants donne une idée de l'état d'esprit" de la mère de famille, selon son avocat, Me Marc Geiger.
Elle disait n'avoir d'abord pas cru les accusations de sa fille aînée, avant que la cadette ne profère les mêmes quelques années plus tard. Mais le père, qui s'était constitué partie civile, avait démenti tout abus sexuel. Une ordonnance de non-lieu avait d'ailleurs été confirmée en sa faveur à Castres en ce qui concerne les accusations d'abus sur la jumelle. Celles relatives à l'aînée sont toujours en instruction à Avignon.
Le juge pour enfants devrait prochainement se prononcer sur la garde des enfants. Les jumeaux sont placés. L'aînée vit chez sa grand-mère.