Une nouvelle école a été attaquée à la voiture bélier dans la nuit de lundi à mardi à Corbeil-Essonnes, sans provoquer d'incendie, a-t-on appris mardi de sources concordantes, confirmant une information de RTL. Le feu, rapidement maîtrisé par les pompiers, s'est cependant propagé à un autre véhicule, dont l'arrière a fondu. Le ou les auteurs ont réussi à prendre la fuite. Une enquête a été confiée à la police judiciaire de Versailles. C'est la troisième école de la ville qui connait un tel acte malveillant depuis le mois d'octobre dernier.
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"On en veut à la République". Selon les site Corbeil-infos.fr, les faits se sont produits vers 4 heures du matin au sein de l'école Théodore Steeg, située rue Paul Bert. Les malfaiteurs ont mis le feu au véhicule au pied de la façade du bâtiment avant de s'enfuir.
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"On en veut à la République", a déclaré sur place Jean-Michel Fritz, premier adjoint au maire UMP de Corbeil-Essonnes. "C'est du terrorisme." L'incendie a eu lieu dans le quartier Moulin-Galant, "un quartier tranquille", selon un agent de la municipalité venu réparer les rares dégâts. "J'ai toujours pensé qu'on était protégé. On n'est pas dans le centre, on est presque à la campagne", a déclaré une employée de la cantine, qui n'a pas voulu donner son nom. Les élèves, qui étaient mardi matin en sortie scolaire, sont arrivés dans l'école en fin de matinée.
La troisième école brulée, le quatrième fait. Dans la nuit du 5 au 6 octobre, une médiathèque et une école avaient déjà été incendiées à la voiture bélier dans le quartier sensible des Tarterêts, toujours à Corbeil. Deux semaines plus tard, une autre école de la ville avait été attaquée de la même manière. "Par la cible et le mode opératoire, on peut bien sûr faire un lien" avec ces incendies et cette nouvelle attaque à la voiture bélier, a assuré une source proche de l'enquête.
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Plusieurs enquêtes en lien avec la mairie, dirigée de 1995 à 2009 par l'avionneur Serge Dassault, sont toujours en cours à Corbeil-Essonnes pour racket, menaces ou tentatives d'homicide. Les enquêteurs s'interrogent sur un lien entre les incendies à la voiture bélier et les mises en examen du sénateur Dassault et de son successeur à la mairie Jean-Pierre Bechter dans une enquête pour "achat de votes". "On met le paquet" sur cette enquête, a assuré mardi une source proche du dossier, évoquant "un système pourri" et les difficultés rencontrées par les enquêteurs pour coopérer avec la municipalité.
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Règlement de comptes sur fond d'achats de voix ? "On n'a pas affaire à des jeunes de quartier mais à un réseau organisé de personnes qui ont des comptes à régler avec le sénateur et le maire", a estimé Bruno Piriou, conseiller général Front de Gauche, qui parle de "règlement de comptes". "Plus tôt il y aura un procès qui les empêchera de nuire, plus vite la ville retrouvera sa quiétude", a-t-il ajouté. Au total, au moins 15 feux volontaires de bâtiments publics ou de voitures ont indirectement visé la municipalité ces quatre dernières années.