C'est une victime collatérale d'affrontements, dimanche, entre la police et une trentaine de jeunes à Corbeil-Essonnes, dans l'Essonne. La fillette de neuf ans, grièvement blessée à la tête lors d'affrontements entre la police et une trentaine de jeunes du quartier sensible des Tarterêts dimanche, était toujours dans un état jugé sérieux lundi. Elle restera en coma artificiel "au moins trois jours", a indiqué son père. "Les médecins nous ont indiqué qu'ils considéraient le cas comme grave", a ajouté le père de Daranca, 9 ans.
Une blessure à la tempe
Les échauffourées ont débuté alors que les pompiers avaient été appelés pour des feux de voiture et que des policiers sont intervenus, en renfort, pour sécuriser les lieux. Ces derniers auraient alors été pris à partie par une trentaine de jeunes, "qui ont balancé des pierres et des bouteilles dans leur direction", selon Pascal Sanjuan, secrétaire général de la préfecture de l'Essonne. Les forces de l'ordre ont alors répliqué par plusieurs tirs de lanceurs de balles de défense et de grenades lacrymogènes.
Au milieu de ces affrontements, une petite fille. Elle sortait de son immeuble avec sa mère, Awa, et ses trois autres soeurs, quand elle a été touchée. Elle aurait reçu un projectile au niveau de la tête. "Sa blessure à la tempe s'apparente à un jet de cailloux", a indiqué Pascal Sanjuan, secrétaire général de la préfecture de l'Essonne.
"Elle était là au mauvais moment", a-t-il assuré sur Europe 1 :
L'enfant avait été transportée, dimanche soir, à l'hôpital Necker, à Paris, inconsciente, mais dans un état stable.
La police des polices saisie
Le préfecture de l'Essonne a demandé à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) d'ouvrir une enquête administrative, "afin que toute la lumière soit faite, notamment sur le projectile ayant atteint la victime". Cette démarche a été engagée "en accord avec le cabinet du ministre de l'Intérieur, de l'Outre-Mer, des Collectivités territoriales et de l'Immigration", a précisé la préfecture dans un communiqué reçu à Paris.
Selon Jean-Claude Borel-Garin, le directeur départemental de la Sécurité publique de l'Essonne, le certificat médical délivré lundi matin fait état d'un "projectile non pénétrant à très forte cinétique", sans qu'on puisse déterminer pour le moment s'il s'agit d'une pierre ou d'une balle en mousse utilisée par les policiers équipés de pistolets lanceurs de balles de défense.
L'enquête a été confiée à la Sûreté départementale de l'Essonne.