Tué sur la route. Un ancien militant nationaliste corse connu de la police a été tué par balles lundi près de Sartène, en Corse-du-Sud. Georges Moretti, 58 ans, a été tué vers 17 heures au volant de son 4X4 alors qu'il revenait de l'une de ses propriétés dans laquelle il possède une oliveraie. Atteint de plusieurs balles à la tête, le ou les tireurs ne lui ayant laissé aucune chance, la victime est décédée rapidement après son agression. L'enquête a été confiée à la section de recherches d'Ajaccio.
Ancien nationaliste du FLNC. Georges Moretti avait été condamné à cinq ans de prison après une opération de "représailles du Front de libération nationale de la Corse (FLNC) à la prison d'Ajaccio, en 1984. Arrêté en flagrant délit, il avait été condamné pour avoir été fait le guet à l'extérieur de l'établissement à l'intérieur duquel un commando du FLNC avait vengé l'un de leurs frères d'armes, Guy Orsoni, enlevé et assassiné par des hommes liés au milieu et qui avaient été arrêtés et incarcérés dans cette prison. Georges Moretti avait ensuite rejoint le Mouvement pour l'autodétermination créé par Alain Orsoni, frère de Guy, puis dissous.
L'un des fils de Georges Moretti avait lui-même été la cible d'une tentative d'assassinat il y a quelques mois, selon les informations recueillies par Europe 1. Il a été mis en examen et écroué en janvier, avec son frère, dans le cadre de deux enquêtes criminelles, précise Corse Matin.
Crainte d'une recrudescence des règlements de compte. Georges Moretti est la cinquième victime d'homicide depuis le début de l'année sur l'île. Son assassinat fait craindre aux enquêteurs une reprise des règlements de comptes dans la région de Sartène et du golfe du Valinco voisin, traditionnels théâtres, très touristiques et hautement criminogènes, de règlements de comptes entre groupes rivaux, souvent sur fond d'immobile et de BTP. En visite à Ajaccio, la ministre de la Décentralisation et de la Réforme de l'Etat, Marylise Lebranchu, a déclaré que "le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, allait continuer l'action de Manuel Valls (...) car nous ne tolérons pas la violence, ni d'origine terroriste, ni liée à des mafias".