Cataclysme en Corse. Me Antoine Sollacaro, un des pénalistes les plus brillants de Corse et ancien avocat d'Yvan Colonna, a été assassiné mardi vers 9 heures à Ajaccio. Agé de 63 ans, il a été abattu de plusieurs balles dans la tête dans une station service où il avait ses habitudes, entre son domicile et le centre-ville, sur la route des Sanguinaires.
Un proche confrère, une figure politique et le père d'Yvan Colonna ont réagi mardi, au micro d'Europe 1, à cette mort violente. Si la tristesse et l'incompréhension domine, tous voient dans cet assassinat un signe de plus de l'escalade de la violence que connaît la Corse depuis plusieurs années.
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Le choc et l'incompréhension
"Je suis totalement abasourdi et atterré par cette nouvelle", a réagi Patrick Maisonneuve, qui avait aussi défendu Yvan Colonna. "Je pense bien sûr d'abord à sa famille, que je connaissais. Antoine Sollacaro était un avocat courageux, un avocat qui se battait aux audiences", a-t-il ajouté sur Europe 1. Pour Patrick Maisonneuve, Antoine Sollacaro "n'était pas toujours dans la nuance, mais c'était un vrai combattant, un vrai avocat".
De son côté, le père du "berger de Cargèse", Jean-Hugues Colonna, a expliqué au micro d'Europe 1 son impossibilité, dans un premier temps, à réagir à cette nouvelle à cause de "la surprise et de son caractère inattendu, violent et grave". Quant à Alain Orsoni, le président de l'AC Ajaccio, dont l'avocat fut proche, il s'est dit "abasourdi par cette terrible nouvelle". "Je crois que l’on vient de franchir, hélas, les limites de la folie", a-t-il confié à Europe 1 dans un message.
Une escalade de la violence
"C'est incontestablement une escalade, mais c'est ce que l'on s'accorde à dire depuis des années et des années en Corse", a estimé pour sa part Dominique Bucchini, le président de l'Assemblée de Corse. "Tuer un avocat courageux comme l'était Antoine Sollacaro, c'est quelque chose d'intolérable. Il faut que cela s'arrête", a-t-il ajouté. Un sentiment que partage Me Patrick Maisonneuve, "j'ai l'impression qu'un palier vient d'être passé, il y avait déjà beaucoup de violences, avec des conséquences pour des familles entières", a-t-il souhaité rappelé. Mais cette fois "on va au-delà, un avocat assassiné, c'est quelque chose qui n'était jamais arrivé", a-t-il précisé.
La violence en Corse connaît-elle encore des limites ? Non, pour Jean-Hugues Colonna : "tué un avocat, c'est tout de même très grave"."On est obligé de considéré que cette société est malade".