Crash en Argentine : quelles sont les pistes privilégiées de l’enquête ?

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Walid Berrissoul avec , modifié à
Aucune piste ne reste pour l’heure exclue par la justice. Toutefois, les professionnels avancent déjà leurs propres thèses au regard des images de l’accident. 

Deux jours après la catastrophe d’hélicoptères en Argentine, qui a coûté la vie à 10 personnes dont huit français, vient le temps de l’enquête et des questions. Des experts français du Bureau enquête analyse (BEA) sont attendus mercredi sur les lieux du crash, à Villa Castelli. De son côté, la présidente du BEA argentin, Pamela Suarez, reste évasive sur les causes de l'accident, invoquant le secret de l'enquête. Elle loue la coopération de son organisation avec les enquêteurs français et prévient que le rapport sur les causes de l'accident sera rendu dans plusieurs mois. En attendant, quelles sont aujourd’hui les pistes vers lesquelles les investigations devraient s’orienter ? Eléments de réponse.

Aucune piste exclue pour le moment. Officiellement, la juge argentine chargée de l'enquête n'exclut aucune piste. Une éventuelle perturbation météo ou une panne moteur restent toujours évoquées. Mais la première explication qui ressort chez tous les pilotes d'hélicoptère qui ont pu voir les images du crash est celle de l'erreur de pilotage. La thèse est la suivante : le deuxième hélicoptère a voulu prendre de l'altitude, sans voir que le premier appareil était juste au-dessus de lui.

Le vol en patrouille, exercice d’orfèvre. Il faut dire que ce type de vol, dit "en patrouille",  implique une coordination parfaite. L'hélicoptère qui clôt la formation doit suivre  scrupuleusement les mouvements et les instructions du premier. Car à  défaut de se voir, les pilotes doivent impérativement se parler. Il est également essentiel qu’ils connaissent chacun leurs propres habitudes, qu’ils aient pu répéter le vol avant d'embarquer les caméras et les passagers.

Franck Arrestier, qui a été l'un des pilotes de l'émission "la Carte aux trésors", diffusée sur France 3, pendant 9 saisons, explique au micro d’Europe 1 comment il opérait à l'époque. "On commençait par faire une reconnaissance aérienne, tous les deux, en étant loin l’un de l’autre, pour voir les obstacles, le vent. Et petit à petit, on descendait, on affinait la reconnaissance, en faisant plus dans le détail. L’hélico va passer à droite, à gauche, devant… On va se servir de tel arbre afin de faire une amorce pour le plan", détaille ce pilote chevronné. "Une fois que l’on était d’accord tous les deux, on pouvait alors lancer" le tournage, conclut-il.

Voler pour tourner, une situation à hauts risques. Tous les pilotes interrogés sur la question confirment que la présence d'un caméraman à bord, qui filme un autre hélicoptère  est un facteur de risque supplémentaire. Un vol dangereux au même titre que le secours en montagne ou la réparation de lignes électriques. C’est dans ce contexte que s’est joué le drame en Argentine,  où une seconde d'inattention a pu être fatale.

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