L'avocat de la responsable d'une crèche clandestine fermée mercredi à Marseille, a jugé vendredi qu'on "caricaturait la réalité", décrivant un système mis en place par des parents "par esprit de solidarité" face au "problème énorme de garde d'enfants" dans la ville.
"Les parents se sont regroupés et une forme de coopérative s'est mise en place", avec trois personnes pour garder les enfants et la présence ponctuelle de parents pour animer des ateliers, a déclaré à l'AFP Me Christophe Pinel. Selon lui, entre 15 et 25 enfants étaient gardés dans cet appartement de 50 m2, disposant d'une cour intérieure de 30 m2.
"Ce système s'est mis en place par esprit de solidarité, camaraderie, car le seul statut qui permet d'avoir des places en crèche à Marseille, c'est le piston", a poursuivi l'avocat, déplorant qu'"on caricature et diabolise la réalité". "On ne peut pas dire que toutes les règles aient été rigoureusement appliquées, mais tout s'est fait avec l'agrément des parents, sans aucune maltraitance à l'égard des enfants et aucune économie ne s'est créée là-dessus", a-t-il assuré.
Les parents, parmi lesquels plusieurs intermittents du spectacle, versaient 17 euros par jour, a précisé un père de famille, Yann Loric, dont la fille de 2 ans et demi était gardée depuis juin 2011 dans cette "crèche" qui existait depuis "de nombreuses années". Il s'agissait de payer les frais de loyer qui s'élevaient à 1.000 euros par mois, selon une source proche de l'enquête. "Les autorités étaient au courant. Si elles laissaient faire, c'est parce qu'elles avaient conscience que cette structure ne faisait que pallier le manque criant de crèches dans cette ville", a estimé Yann Loric, éclairagiste de profession.