TEMOIGNAGE - Des parents de victimes présumées de l'instituteur demandent des comptes.
"Parler aux médias ce n'était pas notre but, on a dû en arriver là pour se faire entendre". Ebranlés par la mise en examen d'un instituteur de l'école maternelle Chateaubriand à Créteil pour abus sexuels, des parents de victimes présumées ont finalement été reçus lundi au rectorat, très critiqué dans cette affaire.
D'après les parents, "ni l'inspecteur d'académie, ni la psychologue de l'école" n'avaient jusqu'alors répondu à leurs appels. Si la médiatisation de l'affaire a précipité les choses, la maman d'une écolière ne cachait pas son amertume au sortir de la réunion au rectorat. "Il est bien tard pour nous faire des excuses", a-t-elle confié au micro d'Europe1.
"J'ai entendu les excuses du recteur, je les accepte à moitié" :
"J'aimerai comprendre"
Un autre parent de victime présumée, lui aussi présent à cette réunion, a assuré ne pas remettre en cause le corps enseignant mais, selon lui : "il y a une institution : l'Education nationale et il se trouve qu'actuellement il y a des gens qui se réfugient derrière cette institution pour préserver leurs erreurs", a t-il pointé.
"Ils veulent que l'on comprenne leur position, il faut que l'on accepte leur hiérarchie. J'aimerai comprendre ce qu'ils veulent dire par ces mots", a-t-il encore dit en soulignant "du rectorat jusqu'à l'enseignant vous travaillez pour nos enfants". Et le père de famille d'interpeller : "quand nos enfants atteindront la puberté et qu'ils prendront conscience de ce qui s'est passé, vous serez où à ce moment là ?"
Reçus mardi par Luc Chatel
Mardi à 10 heures, c'est au ministère de l'Education que les parents sont attendus. Le ministre Luc Chatel a justement annoncé lundi l'ouverture d'une enquête administrative pour vérifier si "les réponses appropriées à la gravité de la situation" ont été apportées aux parents d'élèves.
L'enseignant soupçonné de s'être livré à des attouchements sexuels sur au moins deux de ses très jeunes élèves a été interpellé le 19 mars dernier. Mis en examen et libéré sous contrôle judiciaire, le suspect a été immédiatement suspendu et remplacé.