L'INFO. Dans le bureau du juge, l'homme a tout avoué. Le père de Loan, l'enfant de 4 mois tué puis enterré près d'un étang, dans la Creuse, a assumé lundi soir la totalité des violences faites au nourrisson. C'est bien lui, selon ses déclarations, qui a porté tous les coups. Autrement dit, l'homme a avoué qu'il était l'unique responsable de la mort de l'enfant, dont le corps a été retrouvé dimanche sur les indications des deux parents. A l'issue de cette audition, l'homme a été mis en examen pour "violences volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner". Le père de famille a été immédiatement écroué en dehors de la région.
La mère mise en examen pour "non-assistance à personne en danger". Ces déclarations de dernière minute influent sur la situation de la mère. Les charges la visant ont ainsi été requalifiées et cette dernière, entendue par le juge d'instruction a finalement été mise en examen pour "non-assistance à personne en danger", "recel de cadavre" et "dénonciation d'un crime imaginaire, ce dernier chef en raison de sa "participation active" à l'élaboration du scénario d'enlèvement destiné à tromper les enquêteurs, a précisé le vice-procureur. La jeune femme a également été écrouée tant "pour les faits reprochés" que pour "sa propre protection", a indiqué le magistrat, qui n'a pas précisé le lieu de sa détention.
Un père avec des antécédents de violences conjugales. Plus tôt dans la journée, le vice-procureur de Limoges, avait indiqué que l'enfant était décédé de "multiples coups" portés par son père. "Les premiers éléments d'enquête sont accablants pour les parents. Loan, qui avait subi en juillet une opération chirurgicale du cœur, est mort des suites de violences qui lui ont été infligées. Il est acquis que des coups multiples ont été portés et d'une violence suffisante pour entraîner le mort du bébé", a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse. Selon le magistrat, "l'auteur des coups serait le père, déjà condamné à plusieurs reprises et qui présente des antécédents de violences sur sa compagne".
"La mère n'a pas pu protéger l'enfant". La part de responsabilité de la mère "doit être précisée dans la mesure où rien n'indique en l'état qu'elle ait elle-même commis des violences. Ce qui est sûr c'est qu'elle n'a pas été en mesure de protéger l'enfant des coups", a précisé le vice-procureur, ajoutant qu'une information judiciaire pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner avait été ouverte par le parquet de Limoges, qui a requis le placement en détention du couple.