Au lendemain de la crue mortelle qui a tué quatre personnes à Lamalou-les-Bains, les habitants sont sous le choc. En raison des violents orages, cette petite commune de 2.500 habitants a été dévastée. La rivière Bidoulet, qui a cru de manière considérable, à la suite des fortes pluies, a notamment détruit le camping et les habitations proches. Micheline et Robert, qui louaient avec deux amis un petit appartement, ont bien cru qu'ils allaient "y passer".
>> LIRE AUSSI - Crue mortelle à Lamalou-les-Bains : "ça aurait pu être évité"
"Tant que j'hurlais, je me sentais vivante". L'eau a commencé par pénétrer sous la porte, puis elle est venue submerger le petit appartement que louaient les deux couples. Plaqués contre un mur, ils ont cru qu'ils ne s'en sortiraient jamais. "Je n'avais plus que la tête qui sortait de l'eau. Au dessus, c'était le plafond. Je me tenais au bord d'un meuble, du bout des doigts. Je ne sais pas nager, alors je me suis dit : 'si je lâche le meuble, je descends'. Et c'était fini. J'ai crié. Tant que j'hurlais, je me sentais vivante. On n'arrêtait pas de crier tous les quatre pour savoir qui était toujours là. En plus, c'était dans la nuit, on ne voyait personne. Je pense que je l'ai échappé belle", confie Micheline, encore sous le choc.
>> LIRE AUSSI - Quatre départements toujours en alerte orange
"Tenez bon ! Tenez bon !" Robert, explique, lui, qu'il a passé la nuit à rassurer le groupe affolé, et surtout sa femme. "Moi je leur disais : 'tenez bon ! Tenez bon !'. J'entendais crier, mais je ne savais où ils étaient. J'ai plongé. Heureusement que j'ai encore un peu de souffle. Je savais que j'étais à peu près dans un placard, les toilettes étaient derrière. A un moment, on a vu des lampes : les pompiers sont arrivés. Là, ils ont tout arraché, par l'arrière, pour qu'ils puissent la sortir", raconte-t-il à Europe 1.
>> LIRE AUSSI - Cinq morts et un disparu dans le sud est
Malgré des petites contusions, tous les quatre vont biens et ont pu être sauvé in extremis par l'intervention des pompiers. Mais le choc reste terrible pour Micheline, qui ne peut pas en parler sans que des larmes commencent à monter. Elle a tout perdu : ses papiers, son ordinateur, ses photos et même ses lunettes. Elle confie qu'elle aura beaucoup de mal à trouver le sommeil dans les prochaines semaines.