Déraillement à Brétigny : les hypothèses retenues

Au moins six personnes ont trouvé la mort lors du déraillement d'un train à Brétigny-sur-Orge.
Au moins six personnes ont trouvé la mort lors du déraillement d'un train à Brétigny-sur-Orge. © REUTERS
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avec Mélanie Taravant et Pierre de Cossette , modifié à
Europe1.fr fait le point sur les pistes des enquêteurs au sujet du drame qui a fait au moins six morts dans l’Essonne.

Le bilan. Qu'est-ce qui a bien pu faire dérailler le train Paris-Limoges, vendredi soir, en gare de Brétigny-sur-Orge, dans l'Essonne? La catastrophe, qui a fait au moins six morts, reste toujours inexpliqué. Outre ces six victimes, le responsable du SAMU de Paris, le professeur Pierre Carli, a annoncé samedi que le pronostic restait "réservé pour deux blessés." "Le bilan fait état de deux blessés dont le pronostic est réservé, les autres blessés, y compris les blessés graves, vont beaucoup mieux aujourd'hui", a-t-il précisé devant la presse, ajoutant que "neuf urgences absolues" et "51 urgences relatives" avaient été recensées. "Il y a très clairement une amélioration de la situation ce matin", a-t-il dit.

L'enquête. Guillaume Pepy, le patron de la SNCF, a indiqué que trois enquêtes seraient lancées : une enquête de l’autorité judiciaire, une enquête de la SNCF et une enquête du bureau d’enquête accident du ministère des Transports. "Ces enquêtes sont transparentes", a assuré le président de la SNCF, précisant que les experts étaient "déjà sur place". Pour le volet judiciaire, selon les informations d'Europe1, c'est la direction régionale de la police judiciaire (DRPJ) de Versailles assistée de l'Office Central de Repression de la Violence contre les Personnes (OCRVP) et le Service d'identification Judiciaire (SCIJ) d'Ecully (a cote de Lyon) dont des équipes sont montées hier soir, avec notamment un spécialiste des catastrophes pour l'identification.

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LES HYPOTHÈSES EXCLUES

"Pas un problème humain". Le drame n'est pas due "à un problème humain", a assuré samedi le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, sur RTL. "Heureusement le conducteur de la locomotive a eu des réflexes absolument extraordinaires en déclenchant l'alerte immédiatement, ce qui a évité la collision avec un train qui venait dans le sens inverse et qui aurait à quelques secondes (près) percuté les voitures qui déraillaient. Donc ce n'est pas un problème humain", a-t-il même déclaré.

Bretigny

© Julien Pearce

La vitesse était "normale". Le ministre des Transports a également affirmé que la vitesse n'était pas en cause, le train circulant à une "vitesse normale". "Il roulait à 137 km/h, pour une vitesse limite de 150 km/h", a-t-il précisé. Le train Corail Paris-Limoges devait en effet traverser la gare de Brétigny-sur-Orge sans s'arrêter. Et les trains Corail disposent de voies qui leurs sont exclusivement réservées lorsqu'ils traversent une gare, ce qui les autorise à circuler à vive allure.

L'accident pas dû aux récents travaux. Les travaux récemment effectués sur un aiguillage en gare de Brétigny-sur-Orge ne concernaient pas la voie où a déraillé le train, a assuré dans la soirée la direction de la SNCF. Des travaux sur un aiguillage à Brétigny avaient bien été effectués fin juin pour remédier à "un défaut majeur", selon une vidéo réalisée à l'époque par la SNCF et relayée vendredi soir par plusieurs médias. Mais "il y a quatre voies principales au niveau de la gare de Brétigny, et les travaux ont été faits sur une autre voie que celle où a déraillé le train, cela n'a rien à voir", a tenu à préciser la compagnie pour couper court aux rumeurs.

LES HYPOTHÈSES RETENUES

L'état de voies pointées du doigt. Pour le moment, toutes les critiques se concentrent sur l'infrastructure,  donc sur l'état des voies. Certains techniciens évoquent ainsi des rails qui auraient pu subir des déformations à cause des fortes chaleurs ces derniers jours, des rails qui bougent ou encore des écartements qui s'élargissent  et qui provoquent le déraillement. "La CFDT dénonce un manque de surveillance et de maintenance des voix", a fait savoir samedi Éric Chollet, cheminot à la CFDT, interrogé par Europe1.

Les secours interviennent à Brétigny-sur-Orge après un déraillement, 930*620

© REUTERS

Un possible problème d'aiguillage. Il y a aussi la question de l'aiguillage, ce système qui dirige les trains d'une voie vers l'autre lors d'une entrée en gare. Ces aiguillages pourraient être défectueux, malgré des travaux sur cette ligne fin juin. "Nous ne sommes pas dans une période favorable à une sécurité à 100%", s'inquiète Éric Chollet.

L'hypothèse de la caténaire. Autre piste: une caténaire, l'un de ces fils électriques qui transmettent l'électricité au train pour qu'il roule, aurait pu se décrocher et au passage du train cisailler les wagons et le matériel. Ultime hypothèse, mais c'est la moins probable : un problème de train qui casse à cause de sa vétusté. Ce serait alors l'essieu du dernier wagon qui aurait alors rompu et entrainé le déraillement.