Près de 6.721 euros pour la mission locale d'Angoulême, 4.000 euros pour l'association départementale des infirmes moteurs cérébraux et 2.000 euros pour une entreprise d'Angoulême. La facture est très lourde pour ces trois structures qui ont été piratées par des hackers informatiques, comme le révèle le journal La Charente Libre.
Ces pirates, qui n'ont pour l'instant pas été identifiés, sont parvenus à prendre le contrôle de leurs lignes téléphonique pour passer des centaines d'appels aux frais de ces structures à destination du Zimbabwe, de la Somalie, de l'Afrique du sud et de plusieurs pays d'Océanie. Ce type d'escroquerie s'appelle le "phreacking". A chaque fois, ce sont les opérateurs qui ont prévenu leurs clients d'un niveau de consommation anormal.
250 appels en un week-end
"Au mois de décembre, nous avons été contactés par notre opérateur, France Télécom, pour nous faire savoir que nous avions eu des surconsommations téléphoniques vers des pays étrangers. Sur une des structures, nous avons été piratés à hauteur de 38 heures pour 155 appels", témoigne au micro d'Europe 1, Lise Forest-Pascal, directrice de l'association des infirmes moteurs cérébraux.
Cette association n'est pas la seule victime de cette escroquerie. Jean-Claude Dogneton, le directeur de la mission locale a reçu une facture impressionnante de presque six pages où s'affichent les 250 appels passés dans le week-end. "On a un système d'alarme, personne n'a pu entrer dans le bâtiment pour téléphoner. On va voir avec SFR ce qu'on peut négocier comme modalité de paiement mais bien évidemment, je reste sur ma position : nous avons été victimes d'un piratage, ce n'est pas à la mission locale de payer cette facture", explique le patron de l'organisme.
Mise en demeure
Le 26 décembre, l'opérateur téléphonique a mis en demeure la mission locale qui refuse de payer ces communications. Deux des structures, victimes de ce piratage, ont donc décidé de porter plainte. Mais pour la police, cette affaire risque d'être difficile à résoudre. Les dossiers pourraient être classés sans suite car le commissariat d'Angoulême admet qu'il sera compliqué de lancer une enquête pour ce type d'escroquerie.