Les deux arrestations. Les policiers continuent d'enquêter sur les complicités dont aurait pu bénéficier Mohamed Merah pour commettre ses assassinats en mars 2012. Deux hommes, de 28 et 30 ans, ont ainsi été arrêtés mardi matin dans le quartier du Mirail à Toulouse. Ils seraient des "connaissances" de Mohamed Merah et de son frère, selon les informations dont Europe 1 a obtenu confirmation. Ces interpellations interviennent alors que le ministre de l'Intérieur Manuel Valls doit recevoir les familles des victimes du tueur au scooter mercredi après-midi.
Qui sont-ils ? Les deux hommes interpellés sont déjà connus de la justice, selon les informations d'Europe 1. Tous deux gravitent autour de la mouvance salafiste toulousaine. Le plus âgé est une connaissance de Mohamed Merah. Le plus jeune pourrait s'agir d'un homme converti à l'islam et que Mohamed Merah a croisé en prison. Des téléphones portables et ordinateurs ont été saisis à leur domicile.
Les deux hommes avaient été placés "sous étroite surveillance" ce week-end. Placés en garde à vue, ils ont été conduits à Levallois-Perret, au siège de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), pour être interrogés. En matière d'antiterrorisme, la garde à vue peut durer jusqu'à quatre jours. D'autres interpellations pourraient avoir lieu dans les prochains jours.
Merah, un "loup solitaire" ? La thèse avait été soutenue au moment de l'affaire par le patron du renseignement intérieur (DCRI). Bernard Squarcini estimait alors que le tueur au scooter incarnait les "nouvelles techniques opérationnelles" d'Al-Qaïda, qui privilégie "la voie du loup solitaire".
La théorie de Valls. Mais pour Manuel Valls, l'explication ne tient pas. Le ministre de l'Intérieur a estimé mardi que "l'action de Mohamed Merah a été le résultat d'une préparation minutieuse, d'un véritable processus d'apprentissage fait de contacts nombreux". "Il (Merah) n'a pas agi seul, à l'évidence", a jugé Manuel Valls. "Il a tué seul, mais il s'est déplacé en Afghanistan, au Pakistan, il a eu des contacts, il a reçu sans doute une formation rudimentaire aux armes, il a vécu dans un environnement", a ajouté le ministre. "Merah est seul, mais pas isolé. Ce n'est pas la même chose. Il y a un environnement, qui peut être celui de la famille, du quartier, de la prison. Des contacts qui ont été les siens, en France ou a l'étranger, qui ont forgé ce processus de radicalisation qui l'a amené à tuer", a encore précisé Manuel Valls.