Deux étudiantes ont été agressées en l'espace de quatre jours. Leur point commun : toutes deux sont militantes à l'Unef, un syndicat marqué à gauche. L'une d'elles, étudiante à l'université de Nanterre, a été bousculée et insultée, lundi soir, dans le quartier de la Bastille. Quatre jours plus tôt, une étudiante à l'Université Paris I a été agressée à l'arme blanche, alors qu'elle sortait de son domicile. Les deux événements se sont déroulés sur fond d'appels à des agressions contre des militants de l'Unef sur les réseaux sociaux. Des appels lancés par des organisations d'extrême droite qui incitent à aller "casser du gauchiste".
>> Europe 1 a rencontré la jeune femme agressée au cuter jeudi soir. Témoignage.
Une entaille de cinq centimètres sur la joue, une autre similaire sur le cou, à quelques millimètres de la carotide. Une semaine après les faits, Roxane porte toujours les stigmates de son agression au cuter. Il est 21h30. L'étudiante de 20 ans descend l'escalier de son immeuble, lorsque soudain, une main gantée se pose sur son épaule.
"Je n'ai pas pu voir son visage, il m'a juste plaquée contre la porte au moment où j'essayais d'emprunter la sortie de l'immeuble. Il m'a traitée de sale gauchiste en m'expliquant qu'il savait qui j'étais, qu'on pouvait me retrouver. Après ça, il m'a mis deux coups de cuter", confie-t-elle au micro d'Europe 1.
Écoutez le témoignage d'une des étudiantes agressées :
Une vidéo du président de l'Unef à l'origine des tensions. Tout serait parti de la publication d'une vidéo par la fédé Paris I, une organisation d'étudiants apolitique. Sur les images, filmées lors de collages d'affiche à Paris I à la mi-octobre et reprises depuis en masse par les réseaux d'extrême droite, on voit le président de l'Unef tenir un pied de biche. Il n'en fallait pas plus pour que les militants d'extrême droite assure que les membres de l'Unef étaient "armés de barres de fer".
Voici la vidéo du président de l'Unef avec un pied de biche à la main :
"Une information largement reprise par des réseaux politiques auxquels nous ne souhaitons pas être assimilés", insiste la Fédé Paris I. De son côté, l'Unef assurent que cette vidéo est tronquée et que le président du syndicat étudiant demandait justement pourquoi le pied de biche se trouvait là.
"Un déchaînement sur ces réseaux". Pas de quoi convaincre les militants d'extrême droite déterminés à se venger. "Ça a été diffusé sur beaucoup de réseaux sociaux d'extrême droite. Et c'est à partir de ce moment qu'il y a eu un déchaînement sur ces réseaux, où des photos et des contacts de militants ont été diffusés. C'est comme ça que ces gens ont décidé d'en retrouver quelques uns et de leur mettre la pression", déplore l'étudiante agressée. La ministre de l'Enseignement Supérieur, Geneviève Fioraso, condamne ces agressions et elle demande aux universités la plus grande fermeté sur le plan disciplinaire.