Les deux personnes interpellées dans le cadre de l'enquête sur l'incendie d'un foyer de travailleurs immigrés à Dijon, qui avait fait sept morts, ont été mis en examen, a annoncé jeudi le parquet. L'un des deux hommes a été interpellé dans un hôpital psychiatrique.
Il s'agit de récidivistes de 18 ans 19 ans, qui ont reconnu les faits. Ces deux cousins, désocialisés et sans attaches familiales, selon les enquêteurs, avaient déjà été interpellés en aout 2009 pour avoir provoqué des incendies de poubelles. Il y a quelques semaines à peine, ils avaient récidivé à Dijon. Les deux hommes sont accusés de "destruction volontaire", a précisé le procureur de la République de Dijon, Eric Lallement.
"Ces faits seront jugés en cour d'assises et sont passibles de la réclusion à perpétuité", a-t-il annoncé. Les enquêteurs doivent désormais identifier qui a mis le feu au conteneur. Pour l'instant, "l'un et l'autre se rejettent la responsabilité", a précisé le procureur.
Un témoin très suspect
Parmi eux se trouve un jeune homme qui se faisait passer pour un simple témoin de la scène. Selon deux sources proches de l’enquête, Rémi, le jeune homme qui a appelé les secours serait désormais le principal suspect. Ce jeune homme de 19 ans se présentait comme le premier témoin de l’incendie. "J’ai vu des personnes se défenestrer (…), je ne pouvais rien faire“, avait-il alors raconté.
Europe 1 l’avait interviewé dimanche dernier, écoutez son témoignage :
Ce jeune homme a intrigué les enquêteurs, qui ont trouvé son témoignage trop détaillé et ont surtout noté qu'il avait déjà été poursuivi dans le cadre d'enquêtes sur d'autres d'incendies.
7 victimes, 41 personnes hospitalisées
Parti d'un feu de poubelles dont l'origine restait encore indéterminée, l'incendie, attisé par un vent violent, s'était très rapidement propagé aux neuf étages de ce foyer situé dans le quartier populaire de Fontaine d'Ouche, dont 141 résidents étaient présents.
Le sinistre a provoqué la mort de sept personnes. Selon un dernier bilan, établi par le CHU de Dijon, 41 personnes restaient hospitalisées sur le CHU de Dijon, dont 5 toujours dans un "état grave".