Après les scandales au sein de la police lyonnaise, c'est au tour de la Brigade anti-criminalité marseillaise de faire parler d'elle. Douze policiers de la Bac Nord de Marseille ont été placés en garde à vue mardi par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), dans le cadre d'une affaire présumée de corruption. Ces hommes sont soupçonnés de vols et d'extorsions de fonds sur des dealers et des vendeurs de cigarettes à la sauvette.
"Apparemment, un certain nombre d'entre eux prélevaient leur dîme en espèces ou en nature à des fins qui sont encore à préciser", a souligné Jacques Dallest, le procureur de la République de Marseille. "On est au-delà d'un fait individuel ou occasionnel", a-t-il ajouté. "On est dans une pratique qui semble être assez répandue au sein de ce service depuis déjà un certain temps".
Les locaux de la Bac perquisitionnés
Parallèlement à ces interpellations, une perquisition s'est tenue mardi dans les locaux de la BAC, a fait savoir la Direction générale de la police nationale (DGPN). La police des polices a notamment fouillé les vestiaires des policiers. Selon les informations d'Europe 1, l'IGPN a agi sur commission rogatoire de deux juges d'instruction.
Une enquête préliminaire avait été ouverte au début de l'année pour des faits de corruption présumés au sein de la BAC des quartiers Nord de Marseille, suite à des dénonciations internes. Selon son porte-parole, Pascal Garibian, les enquêteurs de la police des polices ont en effet agi dans le cadre d'une commission rogatoire pour "vols et extorsions en bande organisée, violences aggravées, acquisition et transport de stupéfiants".
Une tâche "complexe"
Début septembre, un comité interministériel sur la criminalité à Marseille, présidé par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, avait réuni une quinzaine de ministres, notamment Manuel Valls et Christiane Taubira. La deuxième ville de France est depuis le début de l'année le théâtre de multiples règlements de comptes souvent liés aux trafics de drogue.
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Dans ce contexte compliqué, un nouveau préfet de police, Jean-Paul Bonnetain, a été nommé à la mi-septembre en Conseil des ministres. Ce dernier a d'ailleurs reconnu s'attendre à une tâche "complexe, délicate et à fort enjeu".