Des dizaines de personnes à l'intérieur de l'église, autant à l'extérieur, des gerbes de fleurs en nombre, plusieurs registres de condoléances : les obsèques de Natacha Mougel ont eu lieu lundi matin à Marcq-en-Baroeul, près de Lille. La jeune femme, âgée de 29 ans, a été tuée il y a une semaine alors qu’elle faisait son jogging dans cette ville du Nord. L’homme suspecté de l’avoir enlevée, séquestrée, violée et tuée avait déjà été condamné pour viol.
"On était une famille comme les autres"
"Le leitmotiv de Natacha était de croquer la vie à pleines dents. Ce qui lui est arrivé doit servir à faire changer non pas l'ordre mais le désordre établi afin que cela n'arrive plus", a dit Jean-Sébastien, le compagnon de Natacha. Il a témoigné des rêves brisés de la jeune femme avec qui il vivait depuis dix ans et qui voulait fonder une famille. "La vie est trop courte, il faut en profiter", a-t-il ajouté.
Deux ministres ont assisté à cette cérémonie d’hommage : Michèle Alliot-Marie, en charge de la justice, et Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur. La maire de Lille, Martine Aubry, était également présente. Pour les interpeller sur la question de la récidive, des proches de Natacha ont distribué des vignettes autocollantes représentant une flamme du souvenir.
"C’est quelque chose qui nous est tombé sur la tête. On était une famille comme les autres", a témoigné l'oncle du compagnon de Natacha. "J’en veux bien sûr à ce criminel, mais j’en veux aussi au médecin, au juge qui l’ont laissé sortir. On attend du gouvernement qu’il passe enfin à l’action", a-t-il insisté.
"Plus jamais ça"
Dimanche, près de 2.000 personnes s'étaient déjà retrouvées pour une marche blanche en souvenir de Natacha. Cadre dans l'enseigne de magasins de sports Decathlon, la jeune femme était aussi membre d’un club d’athlétisme. Ses proches, ses amis, ses collègues, des sportifs mais aussi de nombreux anonymes lui avaient ainsi rendu hommage, rassemblés derrière une banderole "Drame de Natacha, réagissons, pour un avenir sans violence. Plus jamais ça".
"Oeuvrons pour que plus jamais aucune mère, aucun père de famille ne souffre dans son coeur. (...) Il ne peut plus y avoir de tel drame, ça n'a que trop duré", avait simplement lancé le père de Natacha, avant de réciter une prière. La famille de Natacha a créé un site internet avec pour slogan "Plus jamais ça".