Quand un trafiquant de drogue est sanctionné pour les infractions routières de policiers. C’est l’incroyable mésaventure que traverse un homme détenu depuis janvier pour trafic de stupéfiants. Son véhicule, un petit bolide de marque allemande, est depuis utilisé par les policiers dans le cadre de leurs missions. Mais un couac administratif continue à la rendre responsable des actes commis à bord de cette voiture, rapporte Midi-Libre. Explications.
"Ça passe mieux qu'une Mondeo bleu marine". C’est en quelque sorte une forme de double peine. Il y a un peu plus d’un an, le 14 janvier 2014, cet homme de 35 ans, est interpellé par les policiers de la brigade des Stups de la PJ de Montpellier. Sa Mercedes classe B est saisie. Et comme la loi le permet, le véhicule est finalement mis à disposition de la PJ pour ses planques et opérations diverses. "Une Mercedes en filoche dans une cité, ça passe mieux qu'une Mondeo bleu marine", témoigne un policier montpelliérain dans les colonnes du quotidien régional.
Un permis passé en gage de "bonne conduite"… Mis en examen et écroué, l’homme est finalement remis en liberté en septembre dernier avant son jugement. Ce dernier s’emploie dès lors à passer son permis de conduire, afin de présenter des gages de réinsertion lors du procès. Il obtient finalement le précieux sésame rose en janvier dernier. Mais à peine une semaine plus tard, c’est la surprise : le trafiquant en repentir reçoit un PV pour un excès de vitesse commis sur l’autoroute. La sanction ? Un point en moins sur son permis probatoire. Seul détail - qui a son importance-, c’est la Mercedes qui est en cause, conduite au quotidien par les policiers qui l’ont envoyé derrière les barreaux.
Le 20 janvier dernier, le dealer écope finalement de quatre ans ferme pour trafic de stupéfiants. Mais il reçoit pourtant toujours des nouvelles régulières de sa Mercedes qui, elle, continue de rouler. Ici, elle est flashée à 118 km/h, là à 138 km/h, puis ailleurs à 140 km/h. Résultat : le détenu se retrouve avec un permis de conduire qui ne lui a jamais servi et sur lequel il ne reste pourtant… qu’un seul petit point.
"Un problème récurrent avec les voitures saisies". Comment est-ce possible ? Il s’agit tout simplement d’une faille dans le système administratif. "Un problème récurrent avec les voitures saisies" explique les policiers. Si une mention est ajoutée sur la carte grise des véhicules concernés, l’organisme verbalisateur ne l’enregistre pas de son côté. L’avocat du détenu vient de faire un recours pour mettre fin à cet engrenage, avant que l’homme n’apprenne la suspension de permis.