L’accident avait décimé une famille. Une information judiciaire contre X pour "homicide involontaire et blessures involontaires" a été ouverte lundi, après la collision entre un TER et une voiture, survenue le 4 décembre dans le Rhône, à Chessy-les-Mines. Un père et ses trois enfants avaient perdu la vie. La mère, elle, avait été grièvement blessée.
Le procureur de la République de Villefranche-sur-Saône, Olivier Etienne, a précisé que cette enquête devait "conforter les premiers résultats de l’expertise en accidentologie". Pour cela, elle devra fixer "avec précision les conditions de visibilité et de perception de l’avertisseur sonore" du TER au passage à niveau et la "durée de franchissement" des véhicules. Tous ces éléments permettront "d’établir les responsabilités dans la genèse de cette collision".
L’approche du TER "pas décelée"
Les quatre membres de la famille, qui circulait à bord d’un monospace, rentrait d’un week-end chez des amis. Ils traversaient un passage à niveau au lieu-dit Le Breuil, à dix kilomètres de chez eux, lorsqu’ils ont été percutés à l’arrière du véhicule par un TER roulant à 100 km/h.
Le procureur est revenu sur les circonstances de l’accident, précisant que le conducteur aurait décidé de s’engager sur cette voie sans issue soit pour "satisfaire un besoin naturel pressant", soit pour faire demi-tour. Il n’avait en tout cas pas "décelé l’approche du train".
Pas d’avertisseur sonore
Quant au conducteur du train, il n’a déclenché le "dispositif de freinage d’urgence" du TER "que 63 mètres et 2,24 secondes avant la collision". Il n’a pas non plus "actionné son avertisseur sonore" en approchant du passage à niveau.
Ce passage à niveau, signalé mais non protégé, était situé sur une "voie très peu circulée", selon le directeur de Réseau ferré de France dans la région. Théâtre d’un accident similaire le 18 janvier 1999, il n’était pas classé comme préoccupant.