L'INFO. Un juge d'instruction a rendu le 10 juillet un non-lieu dans l'enquête sur les jeux de grattage de la Française des jeux (FDJ), déclenchée en 2007 après une plainte d'un joueur mettant en cause leur intégrité, a-t-on appris mercredi de source judiciaire. "Il n'y a pas de charges suffisantes pour retenir une quelconque tromperie de la part de la FDJ", placée sous le statut intermédiaire de témoin assisté dans ce dossier, a relevé la source.
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Le parquet de Nanterre avait ouvert une information judiciaire en 2007 pour "escroqueries et abus de confiance", à la suite d'une plainte avec constitution de partie civile de Robert Riblet, joueur et ingénieur retraité, en 2006. Une première ordonnance de non-lieu avait été rendue en septembre 2012, infirmée en avril 2013 par la cour d'appel de Versailles, qui avait jugé l'instruction "incomplète".
Ce que reproche le plaignant à la FDJ. M. Riblet a indiqué qu'il comptait faire appel de la décision, dénonçant une instruction "une nouvelle fois totalement incomplète". Robert Riblet reproche à la FDJ de faire fabriquer des séries de jeux de grattage qui ne sont pas totalement aléatoires, comme la loi l'impose. Les tickets, avait-il remarqué, sont répartis par livrets. Dans trois livrets sur quatre, il n'existe qu'un seul "gros lot" supérieur ou égal à 20 euros, les autres tickets étant soit perdants soit porteurs de montants "dérisoires", avait-il dénoncé. Une fois le "gros lot" remporté, les tickets continuent d'être vendus, ce qui constitue, selon lui, une "rupture d'égalité" entre les joueurs.
Une deuxième accusation. Un ancien PDG de la FDJ, Gérard Colé, avait lui aussi accusé l'entreprise d'État d'avoir trompé pendant des années les amateurs de jeux de grattage. Gérard Colé "a confirmé mes dires, mais il n'a même pas été entendu", a regretté M. Riblet, ajoutant: "Je comprends les réticences de la justice: si elle me donne raison, la FDJ aura à affronter 29 millions de joueurs mécontents".
La FDJ "avait répondu à toutes les questions posées, contribuant pleinement à la manifestation de la vérité" au cours de cette procédure que Robert Riblet "s'est efforcé de faire durer autant qu'il l'a pu", a pour sa part commenté l'entreprise dans un communiqué.
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